Affaire Sankara : « La France vient de rater l’occasion de se disculper »


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En refusant l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’assassinat de l’ancien Président Thomas Sankara, la France a manqué l’occasion de se « disculper », a indiqué l’avocat de la famille Sankara, Bénéwendé Stanislas Sankara.

L’avocat de la famille de l’ancien Président burkinabè Thomas Sankara, Bénéwendé Stanislas Sankara, a regretté le refus de la France d’ouvrir une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’assassinat de l’ancien dirigeant du Faso. Une requête avait été déposée par le « Réseau international Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique ». La France aurait pu se laver de tout soupçon de participation à la mort de l’ancien nationaliste, selon lui.

« Se laver de tout soupçon »

« La France vient, une fois de plus, de rater une belle occasion de se disculper, de se laver de tout soupçon », a-t-il déclaré, rapporte APA, ce mercredi 22 juillet 2015, en précisant que ce n’est pas la première fois que l’Assemblée nationale française refuse d’ouvrir une enquête sur le sujet. La France avait « une opportunité de dire aux yeux du monde, qu’elle n’est mêlée, ni de près ni de loin, au dossier de l’assassinat du Président Thomas Sankara », a-t-il poursuivi.

La demande d’ouverture d’une enquête en France avait été transmise à tous les députés de l’Assemblée nationale française et au président de l’institution dans deux courriers. La première demande, qui datait du 30 avril, était signée par 25 députés du Conseil national de Transition du Burkina Faso, et la deuxième, du chef du groupe parlementaire des organisations de la Société civile, au nom de 25 députés du groupe.

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Une « peur » des socialistes au pouvoir ?

Le président de la chambre basse du Parlement français, Claude Bartolone, avait motivé sa décision en indiquant que les autorités françaises privilégiaient la procédure judiciaire en cours au Burkina Faso. Il avait ajouté que la France ne pouvait mener des investigations dans d’autres pays. L’avocat de la famille Sankara a rétorqué que la requête consistait à demander aux autorités l’ouverture d’une enquête sur leur propre pays, notamment en permettant un accès plus souple aux archives françaises.

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Bénéwendé Stanislas Sankara a néanmoins considéré que cette attitude des autorités étaient « logique » car en 1987, au moment du meurtre de l’ex-chef d’Etat Thomas Sankara, il y avait une situation de cohabitation entre les socialistes et la droite en France, sous la présidence de François Mitterrand. « Est-ce que ce n’est pas parce que c’est le même camp socialiste qui est toujours aux affaires que l’on a peur ? », a-t-il conclu.

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