L’affaire Pegasus, dans laquelle le Maroc a été cité par les révélations de Forbiden Stories et Amnesty International, fait toujours grincer des dents. Le royaume chérifien, représenté par son ambassadeur à Berlin, Zohour Alaoui, a déposé, en Allemagne, une demande d’injonction à l’encontre de la société d’édition de journaux « Süddeutsche Zeitung GmbH », pour « allégations mensongères dans le cadre d’un reportage sur l’utilisation présumée du logiciel espion Pegasus par le royaume du Maroc ».
Après une première plainte en France, le Maroc vient de traduire devant la justice la société d’édition de journaux « Süddeutsche Zeitung GmbH ». Selon la requête, « Süddeutsche Zeitung GmbH avait allégué dans plusieurs reportages, en partie sous forme de faits établis et en partie sous forme de soupçons, que le royaume du Maroc avait déployé le logiciel d’espionnage dit Pegasus et l’avait utilisé pour espionner et mettre sur écoute les téléphones portables de nombreux politiciens, journalistes et autres personnes», souligne l’ambassade du Maroc à Berlin, Zohour Alaoui.
Le Maroc dément fermement ces allégations, n’a jamais acquis et n’a donc jamais utilisé le logiciel espion Pegasus. Ainsi, cette action en Allemagne intervient après les procédures en diffamation déjà engagées par le Maroc, en France, contre Amnesty International, Forbidden Stories, Le Monde, Mediapart et Radio France. En effet, le royaume chérifien avait lancé, le 22 juillet dernier, une première procédure en diffamation contre Amnesty International et Forbidden Stories, les deux organisations à l’origine des révélations, considérées par le Maroc comme des « accusations ».
Dans un entretien récemment accordé au magazine panafricain Jeune Afrique, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, avait affirmé que toute personne ou organisme portant des accusations contre le Maroc, devra en produire la preuve, ou assumer sa dénonciation calomnieuse devant la justice.