Les plaintes déposées par le royaume du Maroc, sur instructions du roi Mohammed VI, au sujet de l’affaire Pegasus, seront examinées par la justice française.
Nouveau développement dans l’affaire dite Pegasus. Les plaintes, instruites par le roi Mohammed VI lui-même, et dirigées contre plusieurs médias français, seront examinées par la justice française. Le souverain leur reproche d’avoir accusé le royaume d’avoir utilisé le logiciel israélien Pegasus à des fins d’espionnage.
Le tribunal de Paris a retenu la date du 6 décembre pour examiner la recevabilité des poursuites à l’encontre des lanceurs d’alerte au sujet de l’affaire Pegasus, du nom du logiciel de fabrication israélienne, et qui aurait été utilisé par le royaume du Maroc, pour espionner des officiels, en Algérie et même en France. Il a été fait état que plus de 6000 Algériens auraient été espionnés par les services secrets marocains.
Selon certains lanceurs d’alerte, même le Président français, Emmanuel Macron, a été espionné par le royaume chérifien via le logiciel Pegasus. Un véritable scandale qui a secoué la planète, n’ayant pas épargné l’Afrique et l’Europe. Un climat de suspicion s’est d’ailleurs installé au point que le Président Macron aurait décidé de changer de numéro de téléphone. Et c’est dans ce contexte que le Maroc a saisi la justice française.
Mardi, une audience de procédure s’est déroulée devant la 17ème chambre correctionnelle, au cours de laquelle le tribunal a ordonné au royaume du Maroc de verser 10 000 euros de consignation pour chaque citation directe déposée contre Le Monde, Radio France, France Media Monde, Mediapart, L’Humanité, Forbidden Stories et Amnesty international.
Selon l’avocat du roi, Me Olivier Baratelli, qui a réagi à l’AFP, «le royaume du Maroc ne refuse pas et ne redoute pas une audience sur l’irrecevabilité», déplorant un « artifice de procédures, créé de toutes pièces par les prévenus pour tenter d’esquiver le débat de fond ». Le conseil juridique du royaume a mis en garde que le Maroc est déterminé « à poursuivre en diffamation tous ceux qui ont pu prétendre qu’il avait utilisé le logiciel Pegasus».
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