La Cour pénale internationale a demandé ce lundi à l’Afrique du Sud d’expliquer pourquoi le Président soudanais Omar el-Béchir n’a pas été arrêté à l’occasion du sommet de l’Union Africaine.
Le Président soudanais Omar el-Béchir refait à nouveau parler de lui. En juin dernier, sa présence au sommet de l’Union africaine alors qu’il est poursuivi pour génocide et crimes de guerre, a suscité la polémique au point que l’Afrique du Sud avait envisagé de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI). Ce lundi, l’institution judiciaire internationale a demandé à l’Afrique de s’expliquer sur la non arrestation d’Omar el-Béchir.
En effet, l’Afrique du Sud doit remettre aux juges de la CPI d’ici le 5 octobre prochain, « ses vues sur les événements entourant la présence d’Omar el-Béchir au sommet de l’Union africaine à Johannesburg les 13, 14 et 15 juin 2015 » , ont indiqué les juges dans un document. Les juges ont précisé que le gouvernement du Président sud-africain Jacob Zuma doit particulièrement expliquer« sa défaillance à arrêter Omar el-Béchir et à le remettre à la Cour».
Poursuivi par la CPI pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour, Omar el-Béchir s’est rendu en juin dernier en Afrique du Sud pour assister au sommet de l’Union Africaine. En dépit d’une interdiction de quitter le territoire sud-africain, il est rentré au Soudan quelques jours plus tard sans aucune difficulté.
Un acte que ne comprend pas la CPI puisque l’Afrique du Sud est un Etat membre de l’institution judiciaire internationale, en tant que telle, elle était dans l’obligation d’arrêter le Président Omar el-Béchir, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt depuis 2009. « Quand un pays ne coopère pas avec la Cour, celle-ci peut en référer au Conseil de sécurité de l’ONU », ont rappelé les juges de la CPI.
Depuis l’émission de son mandat d’arrêt, Omar el-Béchir se déplace quand bon lui semble sans ne jamais être inquiété, que ce soit dans des pays membres de la CPI ou ailleurs. Une situation qui suscite l’indignation de la CPI. La juridiction internationale ne devrait visiblement pas être au bout de ses peines…
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