Affaire Martinez Zogo : Jean-Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko toujours détenus ?


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Maxime Eko Eko et Jean-Pierre Amougou Belinga
Maxime Eko Eko et Jean-Pierre Amougou Belinga

L’ordonnance du magistrat militaire qui autorise la remise en liberté des deux principaux accusés dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo a fait le tour de la presse, ce vendredi. Seulement, tard dans la soirée, l’affaire connaît un nouveau rebondissement : l’ordonnance serait un faux.

Le patron du groupe de presse L’Anecdote et celui des renseignements camerounais, Maxime Eko Eko, seraient toujours détenus à la prison centrale de Kondengui. En tout cas, les deux hommes dont la remise en liberté était ordonnée n’ont pas joui de cet élargissement jusque tard dans la nuit. Alors que leurs proches, ayant appris la nouvelle de leur prochaine libération, s’étaient amassés devant la prison, et que leurs avocats avaient également fait le déplacement en vue de remplir les formalités de levée d’écrous, la désillusion a été totale quand, aux environs de 22 heures, l’information selon laquelle l’ordonnance signée par le juge était un faux a commencé par circuler.

« Cette décision a été notifiée physiquement à mes collègues de l’équipe de défense »

Pour les avocats des deux prévenus, ce qui se passe est inadmissible. « Nous réagissons, je dirai, assez mal et avec beaucoup de stupéfaction. Pour le moment, nous nous retenons de faire part d’autres émotions. Pour nous, la réalité, c’est que ce matin [vendredi 1er décembre 2023, ndlr], une décision été rendue par M. le juge d’instruction qui prononça la main levée de la détention provisoire de notre client et ordonne sa mise en liberté. Cette décision a été notifiée physiquement à mes collègues de l’équipe de défense. Et cela a été fait en plus en présence d’au moins cinq personnes. La remise de cette décision a été suivie d’une décharge », s’indigne Me Seri Simplice Zokou, un des avocats de Maxime Eko Eko.

« Et donc, poursuit l’avocat, nous sommes surpris. Nous attendons que cela nous soit notifié nous-mêmes pour nous assurer que ce que nous entendons émane bien de M. le juge. Jusqu’à présent, nous refusons d’y croire. Ce serait la première fois dans ma carrière de voir une telle situation. Et je dis que nous espérons que cela ne se peut pour l’honneur de la justice en général et pour l’honneur de la justice camerounaise ».

Pour le moment, l’avocat de la famille de Martinez Zogo, Me Calvin Job, ne s’est pas prononcé sur les événements de ce vendredi qui, de toute évidence, n’ont pas livré leur dernier épisode.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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