Au lendemain de sa condamnation, en appel, à deux ans de prison ferme, le mardi 15 septembre, l’Organisation des Nations Unies (l’ONU) a condamné « la peine prononcée contre le journaliste Khaled Drareni et a appelé les autorités algériennes à annuler la sentence et à le libérer de prison ».
En effet, un groupe d’experts des droits de l’Homme de l’organisation onusienne a, dans un communiqué condamné, « avec la plus grande fermeté, cette peine de deux ans de prison infligée à un journaliste qui ne faisait que son travail », via un communiqué rendu public. Ils ont appelé, par la même occasion, « les autorités algériennes à l’annuler et à libérer M. Drareni ».
Les rédacteurs du communiqué sont Clément Nyaletsossi Voule, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association, Irene Khan, Rapporteure spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Mary Lawlor, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, et les membres du groupe de travail sur la détention arbitraire, Leigh Toomey (Présidente), Elina Steinerte (Vice-présidente), José Guevara Bermúdez, Seong-Phil Hong, Sètondji Adjovi.
Ils ont estimé que « la réduction de sa peine à deux ans de prison ferme est encore grossièrement inappropriée, car les accusations portées contre lui constituent une violation flagrante de la liberté d’expression, de la réunion pacifique et d’association ». « les autorités algériennes utilisent de plus en plus les lois sur la sécurité nationale pour poursuivre les personnes qui exercent leurs droits aux libertés d’opinion et d’expression, et de réunion pacifique et d’association », précisent les experts onusiens, avant d’appeler le gouvernement algérien « à la libération de tous les militants politiques et défenseurs des droits de l’Homme ».
Ils abondent dans le même sens, concernant le projet de loi criminalisant « la diffusion de fausses nouvelles et le financement de toute association susceptible de porter atteinte à l’État ou aux intérêts fondamentaux de l’Algérie ». Pour ces experts, « si elle est adoptée, cette loi ouvrirait la voie à davantage d’arrestations et de détentions de dissidents, tels que les manifestants et les partisans du mouvement Hirak ».
« Nous demandons instamment au gouvernement de mettre fin à l’arrestation et à la détention d’activistes politiques, d’avocats, de journalistes et de défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que de toute personne qui exprime sa dissidence ou sa critique du gouvernement », exigent les experts. Et d’ajouter : « Drareni et tous les autres qui sont actuellement en prison, ou qui attendent d’être jugés simplement pour avoir fait leur travail et défendu les droits de l’Homme, doivent être immédiatement libérés et protégés ».
Ils précisent, par ailleurs, qu’ « en vertu du droit international, toute personne qui surveille une assemblée doit être protégée par l’État, qu’il s’agisse d’un journaliste, membre d’une institution nationale des droits de l’Homme ou d’un simple citoyen ». « Il est inacceptable d’arrêter quiconque – surtout un journaliste – pour la simple diffusion d’une vidéo qui montre les forces de sécurité en train d’utiliser la violence contre les manifestants », ont-ils conclu.