Affaire Kemi Seba : la peine qu’encourt le panafricaniste


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Kemi Seba
Kemi Seba

L’avocat du militant Kemi Seba, Juan Branco, a tenu, ce mercredi, une conférence de presse. Désormais, on en sait plus sur ce qui est reproché à l’activiste ainsi que la peine qu’il encourt.

Ce mercredi, Me Juan Branco, avocat de Kemi Seba, a tenu une conférence de presse devant le siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le service de renseignements français, où est détenu depuis lundi le président de l’ONG Urgences panafricanistes.

Un chef d’accusation qui pourrait coûter cher à l’activiste

Gardé à vue, Kemi Seba est soupçonné « d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France ». Ce qui est reproché à Kemi Seba est suffisamment grave et pourrait lui coûter jusqu’à 30 ans de prison, à en croire son avocat. « Cet homme, aujourd’hui, est donc dans les geôles de la DGSI, dans des conditions qui ne sont pas agréables, comme vous pouvez l’imaginer, privé de liberté, selon moi, de façon arbitraire, depuis 48 h. Cela pourrait être prolongé jusqu’à 96 h avant qu’il soit présenté au juge et donc poursuivi pour des faits criminels qui lui font courir 30 ans de prison », a déclaré l’avocat. De l’avis de Juan Branco, à l’étape actuelle, Kemi Seba paraît plutôt serein « parce que ce n’est pas la première fois qu’il fait l’objet d’une arrestation ».

Une extradition vers le Bénin en vue ?

Juan Branco ne conçoit pas que son client soit maintenu en prison, puisqu’il n’a, selon lui, rien à se reprocher. Mais, ce qu’il craint le plus, c’est que la France décide d’extrader Kemi Seba vers son pays d’origine le Bénin. L’avocat dit craindre que son client soit condamné à la prison à perpétuité au Bénin pour des délits politiques. La question se pose toutefois de savoir si cette inquiétude de l’avocat est vraiment fondée. Kemi Seba court-il réellement un grand risque au Bénin, pays où il vit régulièrement depuis plusieurs années ? Et où il n’a jamais cessé de vitupérer contre l’action du régime du Président Patrice Talon sans jamais craindre grand-chose ?

Néanmoins, il sied de rappeler qu’en septembre 2023, l’activiste a été arrêté pendant quelques heures dans son pays avant d’être relâché. En ce moment, Juan Branco avait précisé que son client avait été interpellé pour « appel à l’insurrection ». Malgré sa remise en liberté, Juan Branco avait, à l’époque, expliqué qu’il restait poursuivi pour ce chef d’accusation, et était, de ce fait, « lourdement menacé ». C’est ce qui, aujourd’hui, fait craindre le pire à l’avocat.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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