Affaire Dominique Strauss-Kahn : la presse africaine commente


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L’interpellation, dimanche à New-York, du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, pour agressions sexuelles, a fait la une de nombreux quotidiens africains. Entre perte de contrôle et maraboutage, morceaux choisis.

L’inculpation de Dominique Strauss-Kahn « sonne comme une bombe dans le landernau politique français », écrit le quotidien sénégalais Walfadjri, « car elle risque de mettre hors course aux élections présidentielles le favori socialiste à même de battre le président Sarkozy en avril-mai 2012 ». Même son de cloche pour le quotidien marocain Libération qui estime que cette arrestation « remet à plat la donne présidentielle en France à un an du scrutin ».

C’est « l’affaire de trop » juge le quotidien algérien Liberté qui estime qu’« au-delà des répercussions qu’aura cette affaire sur la vie politique française, l’image de marque de la France, qui vient à peine de s’extirper du scandale des quotas dans les centres de formation de football, en prend un coup ». « Favori en puissance des sondages d’opinion de l’élection présidentielle française de l’année prochaine, le socialiste Dominique Strauss-Kahn est au centre d’un scandale sexuel sans précédent pour un homme politique de sa trempe en France. Inculpé formellement par la police new-yorkaise, celui que l’on surnomme DSK dans l’Hexagone, aura toutes les peines du monde à sortir indemne de ce pétrin, même s’il nie les faits qu’on lui reproche », ajoute Liberté. Le quotidien met notamment l’accent sur l’image de la France «qui est éclaboussée», «au-delà des répercussions qu’aura cette affaire sur la vie politique française, l’image de marque de la France, qui vient à peine de s’extirper du scandale des “quotas” dans les centres de formation de football, en prend un coup. Outre le fait qu’il le grille politiquement, ce scandale ternit l’image du parti socialiste français et de toute la classe politique en France».

Strauss-Kahn « sombrera dans le déshonneur »

Son concurrent algérien El Watan qui ne mâche pas ses mots se demande « comment expliquer que Dominique Strauss-Kahn en arrive à commettre un grave délit l’exposant à de très lourdes peines, alors même qu’il traîne, toujours à son poste, une autre affaire d’ordre sexuel, certes vite oubliée, mais qui aurait dû le pousser à une stricte prudence ? Le journal estime que « le mal est fait, même si les conclusions de la justice américaine le ménageront Dominique Strauss-Kahn perdra son poste à Washington, hypothèquera son avenir politique en France et surtout sombrera dans le déshonneur ».

« Les marabouts de Sarkozy ont bien travaillé »

Le Pays, le quotidien burkinabè, titre « les marabouts de Sarkozy ont bien travaillé », sans pour autant trouver une explication rationnelle au « geste » du patron du FMI. Le quotidien met en évidence des « forces occultes » qui auraient pu le mener « dans ces beaux draps ». « En tout cas, si tel est le cas, ces marabouts sont vraiment forts, estime le journal. En Afrique, tout le monde aurait vu un mauvais sort jeté à DSK ». « Comment a-t-il pu perdre le contrôle à un moment aussi décisif pour sa carrière ? C’est à croire qu’il a été « wacké », travaillé par des marabouts de ses adversaires, tant cet homme est bien placé pour savoir qu’aux Etats-Unis, les histoires de fesses, ça ne pardonne pas », analyse le quotidien.

Les déboires de DSK sources d’enseignement pour l’Afrique

L’Intelligent, le quotidien ivoirien, estime lui, que « les déboires de Dominique Strauss-Kahn sont des sources d’enseignement pour les commentateurs africains, et hommes politiques du continent. Ce qui arrive à Dominique Strauss-Kahn est là pour appeler les hommes politiques du continent et de la Côte d’Ivoire à faire preuve de vigilance. La politique, ce n’est pas le chemin de la facilité. La politique et le service public sont un sacerdoce ». Et L’Intelligent de s’interroger : «Peut-on imaginer un tel débat en Afrique ? Peut-on imaginer qu’en Afrique, le directeur du FMI puisse être arrêté ? Si une employée d’hôtel avait fait de telles accusations en Afrique, n’est-ce pas elle qu’on aurait arrêté pour dénonciation calomnieuse ? L’Etat africain et l’homme politique africain sont-ils réceptifs aux exigences de la fidélité, du respect des valeurs».

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