L’Espagne reste sous la pression croissante du Maroc, pour avoir accueilli en toute discrétion le chef du Front Polisario. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, considère que la décision des autorités de Madrid de ne pas aviser leurs homologues marocains de l’hospitalisation de Brahim Ghali « n’est pas une simple omission ».
Le Maroc maintient la pression sur l’Espagne, en raison de l’hospitalisation de Brahim Ghali en « catimini » sur son territoire, depuis quelques semaines. Dans un nouveau communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, publié ce samedi 8 mai, le département de Nasser Bourita considère que la décision des autorités de Madrid de ne pas aviser leurs homologues marocains de l’hospitalisation du chef du Polisario « n’est pas une simple omission ».
Loin de là, « il s’agit d’un acte prémédité, d’un choix volontaire et d’une décision souveraine de l’Espagne, dont le Maroc prend pleinement acte. Il en tirera toutes les conséquences », menace le ministère. Peu convaincu par les « explications » données par l’Espagne, Rabat ne croit pas aux « considérations humanitaires » avancées par Mme. Arancha Gonzales pour « justifier cette attitude négative », soulignant que ce prétexte, maintes fois répété par la cheffe de la diplomatie, « ne justifie pas les manœuvres ourdies derrière le dos d’un partenaire et d’un voisin ».
Un argument déjà défendu par Nasser Bourita dans l’interview accordée à l’agence EFE. « Les considérations humanitaires ne sauraient être une panacée que l’on accorde sélectivement au chef du Polisario , au moment où des milliers de personnes vivent dans des conditions inhumaines dans les camps de Tindouf », dénonce-t-il.
Les récriminations de la diplomatie marocaine portent également sur « l’inaction de la justice espagnole (…) L’application de la loi et la préservation des droits des victimes ne sauraient se faire aux deux poids deux mesures, ni souffrir d’aucun double standard ».
Le communiqué est une réponse indirecte aux propos de la ministre espagnole des Affaires étrangères minimisant l’impact de l’accueil du chef du Polisario sur le partenariat avec le Maroc. « L’attitude de certains responsables gouvernementaux (espagnols), préjugeant de la réaction marocaine et minimisant l’impact pourtant grave sur la relation, ne saurait occulter cette situation déplorable », précise-t-il.
Rappelons que l’Audience Nationale a reporté au 1er juin l’audition de Brahim Ghali après un rapport de la police, attestant qu’il est placé « sous respiration assistée » dans un hôpital de Logroño. Par ailleurs