Boukary Daou, le directeur de publication du quotidien Le Républicain, sera certainement fixé sur son sort cette semaine. Arrêté le 06 mars dernier, suite à la publication d’une lettre critiquant l’ex-junte militaire puis transféré de la cellule de la sécurité d’Etat à la Brigade d’investigation judiciaire, M. Daou devra être entendu par le procureur ce lundi.
( De notre correspondant)
Le feuilleton Boukary Daou entre dans une nouvelle phase cette semaine. Le journaliste attend désormais de savoir si la justice malienne va entamer des poursuites contre lui. Pour ce faire, le directeur de publication du journal Le Républicain sera entendu par le procureur général. Ce qui réjouit ses confrères qui ont mis en place un comité qui regroupe les patrons et éditeurs de la presse. Cela en vue d’obtenir sa libération.
Pour Sambi Touré, directeur de publication du quotidien Info Matin et vice-président de ce comité de crise, le transfèrement de Boukary Daou de la sécurité d’Etat à la Brigade d’investigation judiciaire est déjà une première victoire pour la presse malienne.
Ce qui a amené le comité de crise à lever le mot d’ordre de grève que la presse malienne, à l’exception des médias d’Etat, a observé durant trois jours. Toutefois, les patrons des journaux et des radios privés du Mali maintiennent le boycott des reportages institutionnels. A cela s’ajoute l’introduction d’une plainte contre l’Etat malien pour détention arbitraire de Boukary Daou, journaliste malien arrêté le 6 mars dernier par la Sécurité d’Etat, dans les locaux de son journal, après avoir publié une lettre ouverte adressée par un soldat malien au président Dioncounda Traoré.
L’auteur de la lettre, un capitaine stationné à Gao, menaçait de se mutiner si le président n’annulait pas les « avantages accordés » au capitaine Amadou Sanogo, responsable du coup d’Etat du 22 mars 2012 et nommé en février secrétaire général du comité militaire chargé de la réforme de l’armée malienne.