La Haute Cour de Kampala a fixé au lundi 25 janvier la date pour se prononcer sur une affaire dans laquelle le candidat à la dernière élection présidentielle ougandaise, Robert Kyagulanyi Sentamu alias Bobi Wine et son épouse Barbra Kyagulanyi, demandent la libération inconditionnelle de leur détention à domicile après un siège d’une semaine par les forces de sécurités.
Le juge Michael Elubu a fixé la date après avoir entendu les observations de toutes les parties jeudi. Dans une pétition déposée par un groupe d’avocats, le couple a poursuivi le procureur général (AG), le chef des forces de défense (CDF) et l’inspecteur général de la police (IGP). « Un bref d’habeas corpus soit délivré enjoignant aux intimés (AG, CDF et IGP), à leurs serviteurs et agents agissant sous leurs ordres, de présenter les corps de Kyagulanyi Sentamu Robert et Barbra Kyagulanyi Itungo devant ce tribunal honorable pour les ordonnances appropriées », indique en partie les documents judiciaires déposés.
Cependant, au cours des observations du procureur de la République, M. Martin Mwambutsya, le tribunal a appris que M. Kyagulanyi et son épouse ne sont détenus par aucune des agences de sécurité, mais qu’ils sont plutôt à leur résidence avec la police leur offrant la protection nécessaire. M. Mwambutsya a cité le brigadier Goddard Busingye, chef des services juridiques du ministère de la Défense et des Anciens combattants, et l’inspecteur général adjoint de la police Edward Ochom pour étayer sa soumission.
Le tribunal a en outre appris que Mme Kyagulanyi et d’autres membres de sa famille n’ont été en aucune manière limités dans leurs déplacements. Dans leurs procès-verbaux, les deux officiers ont noté que M. Kyagulanyi avait à plusieurs reprises organisé des processions et pris la parole à des rassemblements de masse dans plusieurs endroits contrairement au règlement Covid-19 S10 N°83 de 2020 de la loi sur le code pénal Cap 120. « Ses mouvements ont été limités à titre préventif dans le but de neutraliser les menaces à la sécurité », a dit M. Mwambutsya.
Cependant, l’avocat de Bobi Wine, M. Merdard Ssegona a demandé au tribunal de ne pas tenir compte du procès-verbal d’AIGP Ochom soulignant qu’il s’agissait simplement d’un document numérisé sans date et avec une signature numérisée, ce qui ne doit pas être autorisé par la loi. Le juge s’est également demandé pourquoi les procès-verbaux des officiers en charge de Kyegegwa, Kayunga, Koboko n’ont pas été déposés par l’État. M. Ssegona a demandé au tribunal d’ordonner aux agents de sécurité de quitter le domicile de Robert Kyagulanyi Sentamu alias Bobi Wine. « On ne sait pas pour quelle raison le requérant (M. Kyagulanyi) est en détention. Si les agents sont là pour le protéger ou non. M. Kyagulanyi n’a pas été testé positif pour Covid-19 pour qu’on puisse lui reprocher de répandre le virus », a soumis M. Ssegona.