Il est prévu que courant 2020, la nouvelle monnaie «Eco» remplace le franc CFA. En tout cas la décision est loin de faire l’unanimité car six Etats de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont démarqués pour le moment de la déclaration du Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. C’était lors d’une rencontre tenue à Abuja au Nigeria
La décision est récemment annoncée de faire de l’Eco, la nouvelle monnaie devant remplacer le franc CFA. Mais pour le cas de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la démarche risque d’être compliquée, quant à sa mise en œuvre courant 2020. En effet, lors d’une rencontre tenue à Abuja au Nigeria, en présence des ministres des Finances et de l’Economie et les gouverneurs des banques centrales des Etats membres de la zone monétaire ouest-africaine, six Etats ont émis des réserves. Il s’agit du Ghana, Nigeria, la Gambie, la Sierra Léone, le Liberia et la République de Guinée.
Selon le quotidien L’AS du Sénégal qui donne l’information, ces Etats ont exprimé leur préoccupation suite à la déclaration du Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). En effet, Alasane Dramane Ouattara avait indiqué, le 21 décembre dernier, devant le Président français Emmanuel Macron, que le franc CFA sera rebaptisé «Eco» à l’horizon 2020. Décision qui ne fait pas l’unanimité/
Ces six pays réunis au niveau Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) soulignent que cette déclaration n’est pas conforme aux décisions des chefs d’Etat et de gouvernement concernant la monnaie unique de la CEDEAO. Ils proposent la mise en œuvre d’une feuille de route révisée du programme de la monnaie unique et un sommet extraordinaire sur la question. Ils recommandent également qu’un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de la ZMAO soit convoqué prochainement pour discuter de cette question et d’autres questions connexes ».
Pour l’ancien député sénégalais Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, « en annonçant la future création de la monnaie Eco, le Président Macron a finalement réussi à diviser les Etats de la CEDEAO. Le communiqué des gouverneurs de banques centrales et ministres des Finances des Etats de la zone monétaire Ouest-africaine (ZMAO) regroupant six Etats de la CEDEAO, dont le Nigeria et le Ghana, vient ainsi de fustiger la décision unilatérale des pays de l’UEMOA de renommer le franc CFA en Eco ».
« Cette posture nous éloigne davantage de l’espoir de l’aboutissement d’une intégration sous-régionale qui avait justifié près de 30 ans de discussions et d’efforts, pour la mise sur pied d’une monnaie unique. En prenant les devants avec la création de l’Eco, sans critères de convergence, avec la garantie de la France et son arrimage à l’Euro, le pacte de la Françafrique a pris le dessus sur les intérêts légitimes des Etats membres de l’UEMOA. Rien n’aurait été possible sans la complicité de nos chefs d’Etat en parfaite trahison des aspirations de leur peuple ».