L’Union Africaine (UA) a appelé tous les dirigeants africains, au respect des Constitutions. C’est par la voix du président de la Commission panafricaine, qui s’exprimait à l’ouverture du 33ème Sommet des chefs d’Etat, dimanche à Addis-Abeba
La problématique du renforcement des acquis démocratiques en Afrique a été convoquée à l’ouverture du 33ème Sommet des chefs d’Etat, ouvert dimanche 9 février 2020, à Addis-Abeba. C’est sans détour que Moussa Faki Mahamat, président de la Commission panafricaine, a appelé les dirigeants africains au respect des Constitutions.
« L’organisation des élections apaisées est un levier décisif dans nos stratégies pour une évolution sereine du continent. D’où l’extrême importance de les conduire dans les délais et le respect des Constitutions, loin de toute volonté de manipulation et de détournement de la volonté populaire », a-t-il notamment déclaré. Il a par ailleurs indiqué qu’entre 2019 et fin 2020, « 40 élections pluralistes auront été organisées ou s’organiseront dans 31 pays du continent ».
En effet, c’est un secret de polichinelle, les modifications constitutionnelles sont toujours porteuses de risques de violences électorales, d’autant plus que les opposants pensent toujours que si les dirigeants tentent de modifier la Constitution, c’est toujours pour prolonger leur mandat. D’ailleurs, la crise politique liée à la volonté de changer la Constitution est en train de sévir dans un pays comme la Guinée. Le Président Alpha Condé s’est engagé, depuis plusieurs mois, dans un processus de modification constitutionnelle et l’opposition indexe, dans ce cadre, une volonté de se frayer un passage, pour briguer un troisième mandat, non permis par l’actuelle Constitution.
C’est ainsi que depuis plusieurs mois, le peuple de Guinée manifeste contre le projet d’Alpha Condé, avec à la clé des scènes de violences dans tout le pays ayant entraîné beaucoup de morts. Après une trêve observée depuis quelques jours, à la demande de la société civile, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a décidé de reprendre la rue, les 12 et 13 février prochains, pour s’opposer au référendum constitutionnel prévu pour le 1er mars prochain. C’est au moment de la trêve que le Président Alpha Condé a pris un décret, repoussant la date des élections législatives au 1er mars, alors qu’elles étaient initialement prévues le 16 février 2020.