L’appel du tam-tam
Difficile, à la vue des bouleversements qui affectent l’Afrique, à la vue des résultats électoraux récents du Sénégal, à la vue des rebondissements constitutionnels en Côte d’Ivoire, et plus encore à la vue des drames qui se nouent à l’Est du continent, de ne pas songer avec une forme de nostalgie à la grande figure de la négritude, apôtre d’une francophonie respectueuse des métissages et profondément intégratrice, Léopold Sédar Senghor.
Il est certain que le coeur de Senghor doit se serrer, devant le spectacle que donne souvent, en ce moment, l’actualité de l’Afrique, celui qui retiré, par sagesse, dans son » jardin de France » écrivait :
» Mais l’appel du tam-tam
bondissant par monts et continents,
Qui l’apaisera, mon coeur,
A l’appel du tam-tam,
bondissant,
véhément,
lancinant. ? »
Et il est permis de se demander, à entendre cette langue précise et pure qui fait écho à l’émotion et la fait naître à la fois, s’il ne serait pas bon de relire quelquefois les textes et la pensée d’un homme qui n’eut jamais d’action qu’au service de son pays, et qui sut s’en écarter dès lors qu’il ne fut plus certain d’être le mieux à même de le conduire. Exemplaire Senghor, toujours touchant juste parce qu’éternellement actuel.