Samuel L. Jackson, Danny Glover, Issach de Bankolé, Rosario Dawson, ils sont quelques acteurs noirs à être présents physiquement ou sur pellicule au Festival de Cannes. Petit tour d’horizon.
Cette année, qu’ils soient afro-américains, anglais, ou du continent africain, les acteurs noirs sont vraiment présents à Cannes : le plus connu, Samuel L. Jackson grimpait les marches dimanche dernier en fanfare pour le dernier épisode de La guerre des étoiles de Georges Lucas, devant une assemblée de fans conquis. Révélé par Spike Lee, acteur fétiche de Tarentino (Pulp Fiction entre autres), il incarne Mace Windu dans la nouvelle trilogie et n’a pas hésité à s’impliquer durant des mois de tournage sans décor autre qu’un fond vert pour pouvoir entrer dans la légende.
Dans Manderlay de Lars Von Trier, ils sont dix, parmi lesquels l’acteur ivoirien Isaach De Bankolé et le grand Danny Glover, à incarner des esclaves délivrés par Grace, l’héroïne idéaliste du réalisateur danois. Un casting de choc, composé d’acteurs souvent venus de Londres et du théâtre à qui Lars Von Trier offre des rôles variés et subtils. Ce qui n’est pas le cas de Robert Rodriguez et Frank Miller dont le Sin City a épaté la Croisette mercredi 18 mai : du jamais vu du point de vue de l’image, mais pour ce qui est des rôles offerts aux acteurs noirs, rien de nouveau : on retiendra cependant Rosario Dawson, magnifique walkyrie à la tête de la bande des prostituées de la vieille ville, mais dont les lignes de dialogues tiendraient sur un post-it.
A l’opposé, une autre femme, Zalika Souley, nous donnait un aperçu touchant de son travail dans le premier long métrage de la Nigérienne Rahmatou Keïta dans la section « Cannes Classics » de la Sélection Officielle du Festival. Al’lèèssi... une actrice africaine raconte l’épopée des pionniers du cinéma africain au Niger, mais aussi toutes les difficultés qu’il peut y avoir à choisir ce métier dans ce pays : souvent non payée, insultée, elle a dû, après une dizaine de films, abandonner le tournage pour travailler comme animatrice dans une Maison de la jeunesse et de la culture de Niamey, avant de s’exiler dans un pays étranger où elle est aujourd’hui… femme de ménage. Le Niger a été le premier pays africain (en dehors de l’Égypte) à créer une industrie cinématographique. Mustapha Alassane et Oumarou Ganda en furent les premiers cinéastes et Zalika Souley fut la première femme à accepter de jouer.