Peu connu jusqu’à présent du grand public, Achille Mballa est un artiste musicien camerounais auteur compositeur, originaire de la région du centre. Des origines qui influencent son style musical car c’est un spécialiste du bikutsi. Après avoir travaillé avec les grands noms de la musique camerounaise il vole de ses propres ailes en proposant son tout premier album intitulé « lamentations »…
Peu connu jusqu’à présent du grand public, Achille Mballa est un artiste musicien camerounais auteur compositeur, originaire de la région du centre. Découverte AFRIK.COM : Achille Mballa est aujourd’hui un des nouveaux talents les plus prometteurs de la jeune scène musicale camerounaise. Dasn son premier album intitulé « lamentations » il parle des difficultés que rencontrent nos contemporains. Mais avant d’en arriver là, il a dû faire face a de nombreuses contraintes, tant sur le plan familial que sur le plan professionnel. Nous l’avons rencontré à Yaoundé où il travaille : « La réalisation de mon album a été un réel parcours du combattant mais grâce a Dieu et au travail que j’ai abattu, j’ai pu m’en sortir! »
Le jongleur du nyass
Le désormais incontournable Achille Mballa, plus connu comme le jongleur de « nyass » (la maracasse, son instrument favori) et sa manière particulière d’exécuter ses pas de danse sur scène, s’intéresse a la musique dès sa plus tendre enfance mais c’est a l’âge de 22 ans qu’il commence à faire ses premiers pas dans la musique en tant que danseur dans des émissions de divertissement et en animant des soirées d’associations et des kermesses.
« J’ai commencé à jouer dans des associations et des kermesses à l’âge de 22 ans mais cela désenchantait mes parents particulièrement mon père a cause de la mauvaise réputation qu’avaient les musiciens de l’époque. Mais mon amour pour la musique m’a poussé à aller contre la volonté de mes parents. Cependant ayant vu ma détermination et compris que j’aimais vraiment ce que je fais, ils ont fini par accepter et au fil du temps par m’encourager».
A l’école des cabarets
L’auteur de « déception » (titre phare de son album) côtoie le monde professionnel de la musique camerounaise en 2002 où il joue avec l’orchestre « 1759 power » du cabaret « Le club des amis de Douala » dans lequel il a du mal à s’intégrer, du fait de son manque d’expertise. « J’ai dû travailler farouchement pour pouvoir trouver ma place dans ce groupe ».
En 2005 il intègre l’orchestre « super bazooka » du cabaret « Carrousel » de Yaoundé. Lequel cabaret lui donne l’opportunité de travailler directement avec les spécialistes mêmes du bikutsi, qui demeure son domaine de prédilection. Il travaille ainsi avec les artistes tels que Messi Ambroise, Ahidjo Mahmadou, Amat Pierrot Ktino et bien d’autres. Il partage la vie de la nouvelle génération du bikutsi et collabore de temps en temps avec Lady Ponce, Majoie Ayi, pour ne citer que celles là.
Par ailleurs il participe en 2007 au célèbre concours de la chanson organisé par les Brasseries du Cameroun où il échoue à la dernière phase des sélections. Mais il est tout de même retenu par les organisateurs pour aider les artistes dans les chœurs : « cela a été une expérience à la fois difficile et enrichissante pour moi car quelque part j’avais du mal à digérer mon échec, mais d’autre part j’ai eu l’occasion de me perfectionner de plus en plus. »
Conscient du travail que demande la musique, l’incontournable Achille Mballa ou encore le « nyassman » (du fait de son instrument de travail) va jouer de cabaret en cabaret car dit-il « les cabarets m’ont formé. Je n’ai pas eu la chance d’intégrer une école de musique j’ai acquis mes connaissances musicales dans les cabarets ». Il commence alors à composer des chansons qui aujourd’hui figurent dans son premier album.
Premier album : pari réussi!
C’est ainsi qu’après dix ans de formation, Achille Mballa décide aujourd’hui de présenter au public un album intitulé « Lamentations » dans lequel il parle des misères que vivent les hommes à la suite d’une « déception » amoureuse ou amicale a travers la « médisance » . Il rend également dans son album hommage a ses parents avec le titre « hommage » et appelle tous les orphelins à ne jamais baisser les bras malgré les violences subies après le décès de leurs parents.
Auteur compositeur et auto-producteur il a dû dépasser des épreuves nombreuses pour enfin présenter cet album au grand public : « j’ai eu beaucoup de mal à réaliser cet album car je manquais de moyens financiers. J’ai du me battre comme je le fais d’habitude et j’ai eu le soutien de beaucoup d’amis. C’est difficile de s’auto produire quand on n’a pas assez de moyens surtout à ses débuts. Mais parce que j’y croyais profondément, j’ai pu enregistrer cet album et le mettre sur le marché ».
Réaliser ses rêves!
Nouvel obstacle : la piraterie… On sait que c’est aujourd’hui le pire ennemi des artistes, et qu’elle continue de faire des ravages. « Les musiciens en souffrent énormément car c’est choquant de voir son investissement réduit à néant par ceux qui l’exploitent pour eux-mêmes ».
Mais Achille Mballa est désormais incontournable et reconnu : il nous offre le portrait d’un artiste qui prouve que l’on peut réaliser ses rêves si et seulement si on s’adonne au travail et que l’on croit en soi.