L’état-major français a rejeté les accusations d’espionnage et de violation l’espace aérien malien, portées à son encontre par les autorités de Bamako. L’armée française a filmé, à l’aide d’un drone, des images montrant des présumés mercenaires de Wagner, en train d’ensevelir des cadavres, près de leur ancienne base de Gossi.
Répondant aux accusations de violation de l’espace aérien et de survol illégal de la zone de Gossi, le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major des armées françaises, rectifie que «le 19, le 20 et le 22 avril, on était dans notre bon droit puisque Gossi n’était pas dans la zone d’interdiction temporaire (ZIT) de survol». Face à la presse, ce jeudi 28 avril 2022, il a précisé que cette zone avait été rouverte après un incident.
«Toute une zone, incluant Gossi, avait été initialement interdite de survol le 13 janvier, car les mercenaires du groupe privé russe Wagner y opéraient aux côtés des forces armées maliennes (FAMa)», a ajouté le gradé. Seulement, suite à l’attaque de Mondoro, le 4 mars, ayant coûté la vie à plusieurs dizaines d’hommes, la zone interdite a été réduite «de manière à ce que les soldats français puissent conduire des missions de réassurance au profit des forces armées maliennes».
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Seulement, deux jours après avoir restitué aux Forces armées maliennes la base de Gossi, l’armée française, accusée d’avoir laissé derrière elle un charnier, a publié une vidéo pour apporter un démenti. Elle affirme que sur les images, ce sont plutôt des mercenaires russes en train d’enterrer des corps, non loin de cette base qu’elle venait à peine de restituer aux soldats maliens. L’état-major français avait précisé que le but de cet acte était d’accuser la France de crimes de guerre au Mali.
Ces images, filmées par un drone et montrant des hommes en tenue militaire recouvrir de sable des corps, pendant que deux d’entre eux filmaient la scène, font partie d’un lot de 50 cas de violations que Bamako dit avoir documenté depuis janvier 2022. Lesquelles accusations l’armée française vient de dégager en touche. Pour le colonel Ianni, il ne fait aucun doute que la France a «évité une attaque informationnelle majeure».
Le chef d’état-major précise que «cette attaque a été déjouée de peu. Si nous n’avions pas réussi à capter ces images, on aurait accusé les forces françaises de crimes de guerre». Et de mettre en garde : «que personne ne se trompe, nous continuerons à nous battre contre la désinformation».
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