Accusé de viol par deux femmes, Tariq Ramadan reste en prison après la décision d’un Juge des libertés et de la détention. Toutefois, un alibi manquant dans son dossier à créé l’ire de ses avocats.
Accusé de viol par deux femmes, Tariq Ramadan reste en prison après la décision d’un Juge des libertés et de la détention (JLD). Le théologien est mis en cause par deux femmes qui l’accusent de les avoir agressées en 2009 et 2012. Il est emprisonné depuis vendredi après sa mise en examen à Paris.
À l’issue d’une audience à huis clos ce mardi, le Juge des libertés et de la détention a toutefois suivi les réquisitions du parquet et ordonné son placement en détention provisoire. Le magistrat a jugé insuffisantes les garanties de représentation de Tariq Ramadan, notamment son son passeport suisse, ou craindre d’éventuelles pressions sur les plaignantes ou d’autres femmes.
Les faits reprochés à Tariq Ramadan se seraient déroulés dans des hôtels, en marge de ses conférences données en France. L’une des deux plaignantes, une femme de 40 ans, accuse l’islamologue de l’avoir violée et frappée lors de leur unique rencontre à Lyon en 2009. La seconde plaignante accuse Tariq Ramadan de l’avoir violée à Paris, en 2012.
Toutefois, les avocats du théologien accusent que l’enquête préliminaire a été émaillée de dysfonctionnements qui ont nui à leur client. Une note transmise aux autorités judiciaires de Paris le 6 décembre et qui décrit l’agenda de Tariq Ramadan le 9 octobre 2009, date à laquelle la femme l’accuse de l’avoir violée, n’a pas été communiquée préalablement aux enquêteur.
Cette note fait état d’une réservation de billet d’avion pour une arrivée à Lyon à 18h35, alors que la plaignante a évoqué un viol ayant eu lieu l’après-midi. Une note qui contient « des éléments à décharge très importants » pour Tariq Ramadan dont les conseils ne comprennent pas qu’elle n’ait « pas été communiquée préalablement aux enquêteurs, comme l’ont été toutes les autres notes que nous avons déposées depuis le mois d’octobre ».