Près de 2 000 personnes sont descendues dans la rue en Espagne, pour dénoncer l’accord entre Rabat et Madrid incluant le Sahara Occidental.
« Le Sahara Occidental n’est pas votre monnaie d’échange ». C’est en substance le slogan de cette journée de colère à Madrid, en Espagne, où quelque 2 000 personnes ont battu le macadam pour dénoncer l’accord entre le Maroc et le royaume ibérique portant sur le Sahara Occidental. Il y a un peu plus d’une semaine, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a « abrogé » la neutralité observée par l’Espagne sur ce territoire, depuis 47 ans.
Pour la première fois depuis 1975, en effet, l’Espagne a annoncé son soutien à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara Occidental, qui se trouve être une ancienne colonie espagnole. Un revirement du gouvernement espagnol en faveur du Maroc sur le sujet qui ne passe pas en Espagne, où, ce samedi 26 mars, ces milliers de manifestants ont réclamé l’autodétermination du Sahara Occidental.
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Les manifestants, qui estiment que « le Sahara ne se vend pas » tenaient à dénoncer ce que les autorités algériennes qualifient de « vil marchandage » entre le Maroc et l’Espagne. Les termes de l’accord dénoncé stipulant que le Maroc respecte l’intégrité territoriale de l’Espagne et ne lorgnera plus sur les villes de Ceuta et Melilla, là où Madrid reconnaît tout bonnement la marocanité du Sahara Occidental. Un échange incluant l’aspect migratoire, puisque le Maroc a promis de mieux surveiller ses côtés.
En acceptant cet accord, l’Espagne voulait mettre fin à quasiment une année de tension avec le Maroc. Un véritable froid noté dans leurs relations du fait de l’admission en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, « sous une fausse identité algérienne ». M. Ghali était alors atteint de Coronavirus et son état avait nécessité une évacuation sanitaire. Ce qui avait fâché Rabat qui avait atténué la surveillance de ses frontières et laissé filer quelques milliers de Marocains qui ont regagné l’enclave espagnole.
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