Brahim Ghali, chef du Front Polisario, branche armée du Sahara Occidental, a brisé le silence au sujet des récents accords signés entre le Maroc et l’Espagne.
C’est la toute première fois que Brahim Ghali se prononce sur la situation du Sahara Occidental, depuis le changement de position par l’Espagne, qui a reconnu la marocanité de ce territoire. Dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo, le chef du Front Polisario a indiqué que la position de l’Espagne ne l’étonne guère, car, selon lui, il s’inscrit dans la continuité.
Brahim Ghali a insisté que « l’Espagne a toujours abandonné le peuple sahraoui à son sort et que sa position actuelle n’est pas une surprise », que c’est « le contraire qui aurait plutôt surpris ». Toutefois, il rappelle que « le peuple sahraoui a résisté », non sans mettre en garde que cette population « continuera à le faire jusqu’à ce qu’elle impose ses droits légitimes à l’autodétermination et à l’indépendance ».
Pour Brahim Ghali, « il n’y a que le Sahara Occidental dans le cadre de la légalité internationale ». Cette sortie du chef du Front Polisario intervient quelques jours après la signature d’accords entre le Maroc et l’Espagne, dont les termes ont fâché l’Algérie et le Front Polisario. D’ailleurs, Alger considère qu’il s’agit d’un « vil marchandage » qui vient d’être conclu entre les royaumes chérifien et ibérique.
Les termes de l’accord stipulent, d’une part que l’Espagne reconnait la marocanité du Sahara Occidental, alors que d’autre part, le Maroc s’engage à respecter l’intégrité territoriale du royaume ibérique. Ce dernier point étant synonyme de garanties données par Rabat de ne plus jeter son dévolu, comme par le passé, sur les villes de Ceuta et Melilla. Une décision « unilatérale » prise par l’exécutif espagnol, qui n’a pas reçu le soutien de la chambre basse.
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