Les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) ont franchi une étape décisive dans leur combat commun contre les Forces démocratiques alliées (ADF) en signant un accord de poursuite des opérations conjointes, le 2 octobre 2024. La cérémonie, tenue à Fort Portal en Ouganda, témoigne de l’engagement des deux pays à restaurer la paix et la sécurité dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, durement touchées par l’activisme des ADF.
Les généraux-majors Bruno Mandevu et Nyembo Abdallah, représentant les FARDC, ont signé le nouvel accord aux côtés de Richard Otto de l’UPDF. Cette initiative fait suite à des discussions fructueuses qui ont duré trois jours et qui ont réuni des officiers militaires déployés sur la ligne de front, notamment dans les territoires de Beni et Lubero, au Nord-Kivu, ainsi qu’à Mambasa et Irumu, en Ituri.
Des opérations qui portent des fruits
Les deux armées ont déjà mené plusieurs opérations conjointes, obtenant des résultats encourageants. Depuis le début de cette collaboration, elles ont réussi à détruire des campements stratégiques des ADF, à libérer des centaines d’otages et à restaurer la sécurité dans de nombreux villages. A titre d’exemple, fin septembre une des nombreuses opérations conjointes menées par les deux armées a permis de neutraliser plus de 50 rebelles ADF et d’en appréhender 72 autres dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Ces avancées sont particulièrement saluées par les populations locales, qui souffrent depuis plus d’une décennie des violences perpétrées par les rebelles.
L’accord signé souligne également l’importance d’un engagement renouvelé et d’une coopération militaire renforcée entre la RDC et l’Ouganda. Les chefs d’État, Félix Tshisekedi et Yoweri Kaguta Museveni, ont été salués pour leur détermination à soutenir cette initiative.
Intensification des opérations
L’avenir des opérations conjointes entre les deux pays s’annonce alors prometteur. Le fait que l’Ouganda soit cité en juillet dernier comme un soutien du M23 n’a finalement pas entamé la coopération militaire en cours entre les deux pays. Les deux armées prévoient d’intensifier leurs actions dans des zones clés, notamment à l’ouest de la RN 3 et à l’est de la RN 44, ainsi que dans le secteur de Bapere, où les ADF cherchent à établir leur présence. Cette stratégie vise non seulement à traquer les rebelles, mais aussi à empêcher leur réinstallation dans des régions stratégiques.
L’accord du 2 octobre marque donc un tournant crucial dans la lutte contre les ADF, renforçant l’espoir d’une pacification durable de l’Est de la RDC. Il reste que cet accord atteigne effectivement ses objectifs pour que les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri soient débarrassées des rebelles ADF dont la capacité de nuisance n’est plus à démontrer. C’est en tout cas le principal souhait des populations locales attendent avec impatience les résultats de cette coopération renforcée, gage d’une meilleure sécurité et d’une stabilité régionale.