Agitant la possibilité de chercher de nouveaux partenaires, le Maroc a adressé une mise en garde à l’Union Européenne et appelle Bruxelles à mettre « pleinement » en œuvre l’accord agricole entre les deux parties et brandit une sérieuse menace d’exposer l’Europe à un « véritable risque de reprise des flux migratoires » via le Maroc.
Le Maroc hausse le ton. Ce lundi 6 février 2017, le royaume chérifien a en effet adressé à l’Union Européenne une mise en garde on ne peut plus sévère. Dans la correspondance, Rabat appelle Bruxelles à mettre « pleinement » en œuvre l’accord agricole entre les deux parties. Mieux, ce pays d’Afrique du Nord brandit la menace d’exposer l’Europe à un « véritable risque de reprise des flux migratoires » via le Maroc et pourquoi pas de chercher de nouveaux partenaires.
C’est en décembre 2015 que le tribunal européen, en première instance, avait mis un coût d’arrêt à l’accord de libre-échange signé en 2012 entre les deux parties sur les produits agricoles et de la pêche. Au cœur du litige, le Sahara Occidental, avec le Front Polisario, qui dénonçait que l’accord agricole entre Rabat et Bruxelles englobait ce territoire dont il réclame l’indépendance. Fin décembre 2016, la Chambre d’appel de la cour de justice de l’Union Européenne a invalidé ce premier jugement prononcé un an plus tôt.
Le Maroc, qui avertit qu’il va se tourner vers d’autres circuits commerciaux si l’Union Européenne n’honore pas ses engagements, se dit étonné que depuis que le Tribunal de l’Union Européenne s’est prononcé pour la validité de cet accord, rien ne bouge. Mieux, le royaume pointe du doigt des actes qui visent à empêcher l’entrée de ses produits agricoles sur les marchés européens. Le ministère de l’Agriculture et de la Pêche souligne que « toute entrave à l’application de l’accord est une atteinte directe à des milliers d’emplois » des deux côtés de la Méditerranée.