Accident ferroviaire d’Éséka au Cameroun : une stèle pour quoi faire !


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Stèle érigée en mémoire des disparus de 2016
Stèle érigée en mémoire des disparus de 2016, lors de l'accident de train

Initialement prévue le 30 novembre dernier, l’inauguration de la stèle érigée en la mémoire des victimes de l’accident ferroviaire d’Éséka a finalement eu lieu le 16 décembre 2022. D’où la présence de Jean Ernest Masséna Ngalle Bibéhè, ministre camerounais des Transports et représentant personnel du chef de l’Etat, des membres du gouvernement, parlementaires, élus, magistrats municipaux. Également présents, les riverains et citoyens de tous horizons, venus exprimer leur solidarité auprès des proches des personnes décédées et disparues ainsi qu’aux personnes blessées lors de ce terrible accident.

Parlant de ce complexe architectural d’environ 3000 m², situé à proximité de la gare ferroviaire d’Eseka, il comprend :  un monument principal, un bloc administratif et sanitaire dédié aux besoins d’usage, une mini-adduction en eau potable assurant une autonomie au complexe et un point de ravitaillement aux populations riveraines, un champ photovoltaïque pour l’alimentation autonome en énergie électrique du complexe, les VRD qui offrent une communication horizontale entre les ouvrages par des passerelles en pavés, ainsi que des bancs publics sur une pelouse verdoyante, une clôture assortie d’un portail et de deux entrées latérales pour sécuriser le complexe.

Un symbole fort qui marque une action éternelle

Cette stèle d’environ 18 m de haut, constituée d’un bloc de béton représentant une voiture voyageur encastrée dans un massif qui surplombe un élément de voie ferrée, le tout entouré par 4 grandes colonnes. La voiture voyageur encastrée dans le massif symbolise le train voyageur du 21 octobre 2016, parti de Yaoundé à destination de Douala, lequel a tragiquement achevé sa course à Eseka, parce que le rail avait changé de direction s’élevant vers le ciel d’où certains passagers seront débarqués à jamais, laissant leurs familles éplorées et la Nation toute entière traumatisée. Les 4 grandes colonnes représentent le peuple camerounais des 4 aires géographiques qui pleure ses enfants à Eseka. Sous le portique en tronc de cône derrière le massif, se trouvent affichés sur un mur, les noms des personnes décédées des suites dudit accident.

Selon le ministre des Transports, Jean Ernest Ngallè Bibehè Missena, représentant personnel du chef de l’État à cette cérémonie, la stèle commémorant l’accident de train d’Eseka du 21 octobre 2016 est un symbole fort qui marque pour le gouvernement une action éternelle pour les morts et les blessés de cette hécatombe. Cela montre aussi à quel point l’Homme doit prendre des précautions. Cet acte révèle également l’affection et la compassion de l’État aux familles éprouvées ; comme dit Agnès Ledig : « Quand le chagrin est trop fort, il faut le jeter dehors. Les larmes sont là pour ça ». La construction de cette stèle représente aussi le rejet de la douleur dehors.

En guise de rappel, sur plus de 1 000 passagers que transportait, le 21 octobre 2016, le train Intercity N°152 de la compagnie ferroviaire CAMRAIL, 79 personnes y ont laissé leur vie et près de 600 autres se sont retrouvées gravement blessés. Un épisode dans l’histoire qui laisse jusqu’ici des séquelles inguérissables.

Quatre ans pour construire une stèle

Face à ce bilan, le chef de l’État, Paul Biya, avait désigné un cabinet (Pierre Cerutti) pour déterminer les causes de l’accident. Après une longue attente, la commission d’enquête crée par le président dévoile que le train mis en cause, avait fait l’objet d’une surcharge du convoi rallongé inapproprié de la rame, l’utilisation des voitures voyageurs dont plusieurs présentaient des organes de freinage défaillantes, l’utilisation d’une motrice dont le freinage était hors de service, absence de vérification sérieuse de la continuité de freinage de la rame avant son départ de Yaoundé, refus de prise en considération par la hiérarchie de Camrail.

« Six ans après le drame le plus lourd qu’a connu la compagnie ferroviaire Cameroon railways (Camrail), le gouvernement vient d’inaugurer une stèle érigée en la mémoire des victimes de cette hécatombe. Pour moi, l’érection de ce monument en la mémoire des victimes de l’accident ferroviaire d’Éséka, survenu le 21 octobre 2016 à 13h30, près de la gare d’Éséka sur la ligne Douala-Yaoundé, à Éséka, au Cameroun, n’avait pas de place. Car, pour ma part, c’est remuer le couteau dans la plaie, pour ne pas dire exhumer les corps », déclare un riverain.

Inauguration de la stèle au cameroun
Inauguration de la stèle en mémoire de l’accident ferroviaire survenu en 2016 au Cameroun

Lancée en septembre 2018, la réalisation de cette stèle a duré quatre ans. Elle permet désormais à la Nation de commémorer la mémoire des victimes de la plus grande catastrophe ferroviaire du Cameroun.

Lire : Cameroun : au moins 55 morts et 600 blessés dans le déraillement d’un train

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