Plus de 100 morts, et 200 blessés, tel est le bilan d’un accident de train survenu dans la nuit de mercredi 1er à jeudi 2 août, près de Benaleka à la hauteur de la rivière Luembe, à 170 Kms au nord de Kananga, chef-lieu du Kasaï occidental, au centre de la RDC. Le train de marchandises de la société nationale des chemins de fer du Congo, SNCC, assurait la liaison Ilebo-Kananga, sur une distance de 300 km.
Notre correspondant à Kinshasa
Selon l’Administrateur directeur général de cette compagnie, les victimes sont des passagers clandestins habitués à prendre place à bord des wagons de marchandises. Médard Ilunga déplore que les passagers voyagent à bord du train à l’insu des agents de la SNCC. Un autre responsable de la SNCC affirme que le conducteur aurait perdu le contrôle de la locomotive, ce qui aurait provoqué le déraillement de sept wagons. Le nombre de personnes dans le train au moment de l’accident reste inconnu, ce même responsable déclarant que la majorité des victimes étaient « des passagers clandestins qui ont l’habitude de prendre place à bord des wagons de marchandises ».
Des secours de Kinshasa
Une délégation gouvernementale s’est rendue ce vendredi matin sur le lieu. Il s’agit des ministres de l’Intérieur, des Transports, des Affaires humanitaires et de la Santé. Ils seraient porteurs des secours d’urgence pour les blessés. Pas de sang ni de matériel de transfusion et moins encore de plâtres. Les équipes de secours éprouvent beaucoup de difficultés pour venir en aide aux victimes. Selon des sources hospitalières, plusieurs blessés attendent encore de recevoir les premiers soins. L’hôpital le plus proche est situé à 12 Kms du lieu de l’accident. Sur place des corps sont éparpillés dans tous les sens. Certains blessés sont transportés par des vélos ou à pied vers l’hôpital. La Croix rouge locale procède déjà à l’enterrement des morts « sans familles ».
Toutefois, une enquête a été initiée par la direction régionale de la SNCC pour déterminer les causes de l’accident. Mais, on s’attend moins à des résultats immédiats.
C’est le deuxième accident survenu au Kasaï occidental en l’espace de trois semaines.
Voie ferrée mal entretenue
Il faut dire que les accidents de train sont assez fréquents en RDC. Le réseau ferroviaire mis en service à l’époque coloniale n’a été que très peu entretenu depuis l’indépendance, en 1960.
Le transport en République démocratique du Congo est l’un des plus importants défis que le pays doit faire face pour s’assurer un développement durable. Les réseaux ferroviaires, notamment, à l’origine incomplets pour des raisons historiques ou géographiques, ont vu leur état général se dégrader depuis l’indépendance. Ceci par manque d’entretien et parfois à cause du vol des infrastructures.
La RDC dispose de 5. 033 km de voies ferrées non interconnectées et n’ayant pas les mêmes standards
L’histoire des chemins de fer en RDC remonte en 1902, avec la création du «Chemin de fer du Katanga» (CFK), qui, par la suite, avec la fusion d’autres compagnies, deviendra depuis 1997 la société nationale des chemins de fer du Congo. Tout en demeurant la plus grande compagnie opérant dans le secteur, la SNCC accuse beaucoup de faille dans son fonctionnement. Le matériel roulant, le matériel de traction, le matériel remorqué, tout comme le matériel navigant ou autres Remorqueurs et autoporteurs n’existent plus que de nom. Par ailleurs la société dispose d’un personnel pléthorique. Soit un effectif de plus 14.000 agents qui accusent plusieurs années d’arriérés de salaires