Abus sexuels commis par des Casques bleus : l’ONU sort le bâton


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Le conseil de sécurité de l’ONU, condamnant les abus sexuels commis par les Casques bleus déployés dans le cadre de ses missions de maintien de la paix, a indiqué que des contingents entiers pourront être rapatriés en cas de « preuves tangibles ».

L’organisation onusienne brandit le bâton. Le conseil de sécurité de l’ONU a en effet ratifié, vendredi, une résolution condamnant les abus sexuels commis par les Casques bleus. En cas de « preuves tangibles » accablant ces soldats déployés par l’organisation dans le cadre de ses missions de maintien de la paix, des contingents entiers pourront être rapatriés.

C’est une première dans l’histoire des Nations Unies. Ce, suite à un problème récurrent révélé, ces derniers mois, par les différentes affaires en Centrafrique ou en République démocratique du Congo. Le texte, adopté vendredi et décidé unilatéralement par les Américains, a provoqué des dissensions entre les Etats membres. En effet, la condamnation est unanime, mais les avis divergent quant aux mesures à appliquer.

Si un pays ne sanctionne pas juridiquement ses soldats fautifs, il sera écarté des opérations de maintien de la paix. La résolution prévoit également le rapatriement de contingents entiers de Casques bleus en cas de soupçon d’abus sexuels ou d’exploitation sexuelle. L’Egypte regrette une « punition collective pour les crimes commis par quelques dizaines de brebis galeuses ». De même, certains diplomates ont également alerté sur le risque d’une pénurie de Casques bleus causée par le renvoi de contingents entiers.

Pour l’ambassadeur français François Delattre,« il n’est pas question d’infliger un blâme collectif mais d’adresser un message clair à tous : Casques bleus, policiers, personnel civil et forces internationales ». Pour sa part, l’ambassadeur adjoint russe Petr Iliichev a souligné qu’il fallait « écouter la voix des pays contributeurs (de casques bleus) et ne pas dresser le Conseil contre ces pays ». A ce jour, seuls les pays fournisseurs de soldats étaient habilités à sanctionner pénalement les coupables, sauf que peu de cas aboutissaient à des condamnations. Cette résolution vise donc à rectifier le tir.

Au total, 69 cas d’abus sexuels auraient été commis par des Casques bleus en 2015 dans 10 missions de la paix selon le dernier rapport annuel du secrétaire général Ban Ki-moon. « Une nette augmentation » par rapport à 2014 (52 cas). Des soldats ou policiers de 21 pays sont mis en cause, avec en tête la RDC (7 cas), le Maroc et l’Afrique du Sud (4 cas), principalement en Centrafrique (MINUSCA) et en République Démocratique du Congo (MONUSCO). Depuis le début de l’année, 26 nouvelles accusations ont été enregistrées.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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