Abidjan : la tension monte, le mystère s’épaissit


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Au lendemain de l’attentat contre la résidence du genéral Gueï, le doute s’accroît sur les motivations des militaires à l’origine de la fusillade. Des proches d’Alassane Ouattara dénoncent une  » provocation organisée « .

Pourquoi et pour le compte de qui a-t-on tiré, dans la nuit de dimanche à lundi, sur la résidence privée du général Gueï, chef de la junte militaire au pouvoir à Abidjan ? Un mois avant les élections présidentielles du 22 octobre, la responsabilité de la montée de la tension semble de plus en plus difficile à démêler entre les trois acteurs principaux de la vie politique ivoirienne – la junte, l’armée et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara ( » ADO « ), à la tête du parti RDR.

Chacun pourrait avoir intérêt à cette dramatisation progressive du processus électoral. La junte, parce qu’elle pourrait ainsi arguer de  » troubles graves  » pour reporter l’élection. L’armée, parce que beaucoup de ses éléments entendent rappeler la dette contractée envers elle par le général Gueï.  » ADO  » enfin, qui risque d’être exclu légalement de la campagne pour défaut d’ivoirité, et qui pourrait donc être tenté, autant que les deux autres protagonistes, de circonvenir le processus électoral.

Ivoiriens sur leur faim

Dans l’entourage du président du RDR, on confiait cet après-midi que  » l’attentat a été une provocation organisée, qui a échoué. Le pouvoir a voulu marquer les esprits, mais les Ivoiriens sont restés sur leur faim.  » Pour preuve de cet échec, on avance la modération du général Gueï vis-à-vis de Ouattara, alors qu’un ministre, hier, accusait implicitement  » ADO  » d’avoir commandité l’attentat. Dans le camp RDR, on se prépare néanmoins à  » renforcer la sécurité  » du candidat Ouattara : doit-on y voir une menace voilée contre ceux qui voudraient empêcher la candidature d' » ADO « , par exemple en l’arrêtant ?

Enfin l’enquête sur l’attentat, si elle progresse librement, pourrait mettre au jour des éléments déplaisants pour l’ensemble des forces en présence. Selon des sources citées par l’AFP, les auteurs de la fusillade faisaient partie de la garde rapprochée de Gueï. Ils seraient passés à l’action après avoir été évincés pour cause de proximité avec le camp d’ADO, et parce qu’ils reprochaient au général Gueï de ne pas avoir respecté son engagement de ne pas briguer la fonction présidentielle.

Si elles étaient confirmées, ces informations accréditeraient la thèse d’une entente entre Gueï et Ouattara à l’époque de la déposition de l’ancien président Konan Bédié, en décembre dernier. L’impact sur l’ensemble du processus électoral serait évidemment considérable.

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