Abidjan : la fusillade fait au moins cinq morts


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Une fusillade, faisant cinq morts et plusieurs blessés, a éclaté dans l’après-midi de mardi près du grand hôtel Ivoire à Abidjan tenu par les forces françaises. Le corps d’un gendarme, de deux jeunes femmes et un corps décapité gisaient au sol après les émeutes. Des manifestants criaient des slogans anti-français. Avec le renforcement du contingent français et l’arrivée ce matin du Président sud-africain Thabo Mbéki, le calme semblait être retrouvé mais ce drame intensifie la tension au sein de la capitale ivoirienne.

Par Sonia El Amri

Violent regain de tension à Abidjan. Au moins cinq morts et plusieurs blessés sont à déplorer dans le quartier de Cocody après une fusillade entre l’armée française et la foule au cours d’une émeute devant l’hôtel Ivoire, ce mardi après-midi. Les corps de deux jeunes femmes, d’un gendarme et d’un corps décapité ont été retrouvés après les échanges de coups de feu. Les forces de sécurités ivoiriennes sont intervenues entre les manifestants et les soldats de l’opération Licorne afin de couvrir le départ du contingent français.

« La situation sur l’ensemble de la Côte d’Ivoire est calme», avait déclaré la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, peu de temps avant la fusillade. De plus Thabo Mbéki, qui s’est rendu ce mardi matin en Côte d’Ivoire afin de trouver une solution pacifique pour mettre fin à ce conflit, paraissait être satisfait à la suite de son entretien avec son homologue ivoirien. Laurent Gbagbo qui s’est dit « attaché » au processus de paix avec les rebelles. Les troupes françaises avaient rouvert à la circulation les principaux ponts d’Abidjan. Même la population s’aventurait à l’extérieur pour apprécier ce répit retrouvé. Par ailleurs l’Onu avait signalé une accalmie au lendemain des rencontres entre militaires français et ivoiriens.

Le premier ministre français inquiet

Malgré ce retour au calme, le Premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, craignait une nouvelle flambée de violence. Devant l’Assemblée nationale, il a estimé que la situation en Côte d’Ivoire demeurait incertaine. « Notre vigilance doit donc être totale », a-t-il déclaré. Pour tenter de calmer le sentiment anti-français à Abidjan, Jean-Pierre Raffarin a assuré que «la crise qui secoue aujourd’hui la Côte d’Ivoire n’est en aucune façon un tête-à-tête entre la France et la Côte d’Ivoire ».

Pourtant tout laisse croire à un face à face franco-ivoirien. En effet, le 6 novembre dernier l’armée ivoirienne a mené une attaque aérienne dans la région de Bouaké causant la mort de neuf soldats français. La Côte d’Ivoire a assuré ne pas vouloir viser les positions françaises lors de ces attaques mais cette thèse a du mal à convaincre la France. Sur ordre de Jacques Chirac, l’aviation ivoirienne est attaquée ainsi plus de 60% du matériel est détruit. Sentant se développer de plus en plus un sentiment anti-français, Paris met en place une opération de rapatriement d’urgence pour tous les ressortissants français souhaitant quitter la Côte d’Ivoire. Reste à savoir si cet événement n’est que temporaire ou s’il marque la reprise de tension durable.

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