L’interruption des travaux, décidée en raison de retards de remboursement des bailleurs de fonds, semble toucher à sa fin. Abidjan aura bientôt son premier pont à péage.
Alors que les bouchons continuent de perturber journellement la circulation automobile à Abidjan, les Ivoiriens se demandent quand reprendront les travaux interrompus du troisième pont devant relier Mascary et la Riviera. La réponse est oui, nous a-t-on assuré à Paris auprès du principal bailleur de l’opération.
Les travaux de l’échangeur Valéry-Giscard-d’Estaing et du pont qui le prolonge se sont en effet arrêtés il y a quelques semaines. Faute de financement, les ingénieurs et les autres employés de la filiale du groupe Bouygues qui assurait les travaux ont » plié bagage « , constatait jeudi dernier le quotidien Le Jour. En cause : les arriérés de remboursement de l’emprunt contracté par la Côte d’Ivoire auprès des bailleurs de fonds de l’opération, et en particulier l’Agence française de développement (AFD). Cet organisme public, qui gère le concours au développement pour le compte du ministère français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, a cofinancé l’opération avec la Banque de l’Afrique de l’Ouest pour le développement (BOAD).
Un moyen de convaincre
A Paris, Cyrille Berton, chargé de mission de l’AFD pour la Côte d’Ivoire, assure au contraire que » l’Etat ivoirien est à jour de ses obligations « , au moins depuis le début du mois de mai. Le conseiller admet des perturbations dans les paiements liées aux événements politiques de décembre dernier, mais affirme que tout est rentré dans l’ordre.
Il apparaît d’autre part que la société Bouygues, qui construit l’échangeur, sera également concessionnaire pendant trente ans du pont – qui sera ainsi le premier ouvrage à péage de la capitale économique de la Côte d’Ivoire. On n’imagine pas la société française retarder longtemps la construction d’un pont dont l’exploitation lui permettra de se rembourser des frais de chantier.
L’interruption des travaux, dans ce contexte, apparaît tout au plus comme un moyen très provisoire, pour les deux acteurs français de l’opération, de » convaincre » l’Etat ivoirien d’honorer ses engagements financiers – et nullement comme une menace d’annuler le chantier.