Le vendredi 30 juin 2023 aux environs de 11h00, l’effondrement d’un immeuble de 6 étages, à Cocody-Riviera, a fait une dizaine de morts et autant de blessés. Le communiqué du ministre de la Construction et du Logement indique que la construction n’était pas autorisée. Scandale en vue ?
Le communiqué du ministre de la Construction et du Logement de Côte d’Ivoire, Bruno Koné, est on ne peut plus clair, précisant « que ce chantier, non autorisé, a fait l’objet de nombreux contrôles par nos services, et ce, depuis 2021, via de multiples injonctions d’arrêt des travaux notifiées au maître d’ouvrage (propriétaire). Ce sont :
– un procès-verbal de constat d’infraction, notifié le 06 septembre 2021 ;
– un procès-verbal de poursuite des travaux, notifié le 13 décembre 2021.
Suite à la notification du procès-verbal de poursuite des travaux, nos services ont constaté un arrêt effectif des activités sur le chantier.
Cependant, le 24 mai 2023, nos équipes ont pu à nouveau constater une reprise illégale et non-autorisée des travaux de construction de l’immeuble, atteignant cette fois-ci le sixième étage. Une convocation a alors été notifiée sur le chantier, à laquelle le maître d’ouvrage n’a pas daigné répondre, jusqu’à ce que survienne, le vendredi 30 juin 2023, l’effondrement de l’immeuble ».
Mais comment expliquer que la construction ait pu reprendre, au mépris des injonctions et convocations ? C’est la question que se posent les habitants de la Riviera. Amateurisme ? Construction sans permis de construire ? Pourquoi ces passe-droits ont –ils été tolérés ? L’explication pourrait résider dans l’identité du propriétaire de cet immeuble effondré, le Général Apalo Touré, Commandant supérieur de la Gendarmerie, et l’un des plus hauts gradés de l’armée ivoirienne. Sera-t-il demain la victime collatérale de cette tragédie ?
Scandale en vue ?
Dans une vidéo multiplement partagée, « la guêpe soroïste », blogueuse bien connue, exprime sa colère contre la forme d’impunité qui protège, semble-t-il, le propriétaire du bâtiment en construction, dont certains cadres du ministère de la Construction et du Logement murmurent… qu’il est aussi propriétaire de plusieurs autres immeubles à Abidjan, également construits sans Permis de construire, et potentiellement avec un même mépris des règles de la maçonnerie, qui imposent dans un pays aussi humide que la Côte d’Ivoire, des fondations profondes et solides. Leurs habitants ne seraient pas à l’abri de semblables mésaventures !
Ainsi, tout en couvrant sa propre responsabilité par les procédures engagées, mais non suivies d’effet, le ministre de la Construction et du Logement ne peut désormais que présenter ses condoléances aux proches des trop nombreuses victimes, sans pouvoir aller au-delà. Car comment l’enquête, diligentée par la Gendarmerie, pourrait-elle rapidement aboutir… à incriminer son Chef ?