Abidjan face à l’avancée spectaculaire des forces pro-Ouattara


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La Côte d’Ivoire en état de guerre. Les troupes fidèles au président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, sont aux portes de la capitale, Yamoussoukro, et menace Abidjan. Après la prise de plusieurs localités sur toute l’étendue du territoire ivoirien, lundi et mardi, soit quatre mois après le début de la crise post-électorale, le camp Ouattara désormais soutenu par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) n’entend pas laisser de répit à Laurent Gbagbo. Ce dernier a réuni l’état-major dans la nuit pour organiser la riposte.

De notre correspondante

Offensive militaire d’envergure du camp pro-Ouattara. Les ex-rebelles tenant le nord depuis 2002, désormais baptisés Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), sont ce mercredi aux portes de la capitale Yamoussoukro, et ont dans leur ligne le cœur du pouvoir de Laurent Gbagbo, Abidjan. Ils mènent les opérations à grande vitesse, à bord de 4X4 lourdement armés. En plus des villes de Bouaké dans le centre et de Man dans l’ouest déjà sous leur contrôle, les FRCI ont pris celles de Bondoukou, Daloa, Duékoué, Abengourou, Issia aux forces de Défense et de Sécurité, l’armée régulière, restée fidèle à Laurent Gbagbo, depuis la crise post-électorale.

Fin définitive des négociations ?

Le gouvernement de Laurent Gbagbo a appelé mardi soir à un cessez-le-feu « immédiat » et à « l’ouverture d’un dialogue » avec son rival. Son porte-parole Ahoua Don Mello a également déclaré qu’il avait reçu un courrier de l’Union africaine (Ua) les invitant à une négociation du 4 au 6 avril à Addis Abeba. « Il n’y a pas de raison de refuser une occasion de dialoguer », a-t-il conclu. Mais la volonté du camp Gbagbo de négocier n’est pas si évidente. Le président sortant avait refusé de participer à une première réunion de négociation de l’Union africaine le jeudi 10 mars. De plus, dans le même temps, le chef d’état-major des armées fidèles à Laurent Gbagbo a appelé les jeunes Ivoiriens à s’enrôler à partir de mercredi. Un appel auquel des milliers d’entre eux ont répondu. Et Ahoua Don Mello a précisé que si Alassane Ouattara refusait le cessez-le-feu, ils utiliseraient leur « droit légitime de défense ». La porte-parole de M. Ouattara, Anna Ouloto, a quant elle qualifié l’appel au cessez le feu et au dialogue de «diversion» et affirmé que «c’est à Gbagbo de déposer les armes, c’est à (Charles) Blé Goudé (leader des jeunes patriotes, fervents partisans du président sortant) d’arrêter de manipuler la jeunesse».

Cette offensive, selon les forces pro-Ouattara qui l’ont régulièrement annoncée, s’arrêtera après la prise totale du territoire ivoirien y compris Abidjan, « la ville aux milles promesses », avant le 2 avril prochain. L’avancée spectaculaire a d’ailleurs contraint les populations abidjanaises à s’approvisionner massivement dans les grandes surfaces. Tandis que des milliers d’autres ont déjà quitté la capitale pour regagner les villes de l’intérieur ou les pays frontaliers.

Si l’opération baptisée « Restaurer la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire » a ébranlé mardi matin la capitale ivoirienne, ce ne semble pas être le cas du camp Gbagbo qui entend riposter pour repousser les soldats pro-Ouattara en dehors des nouvelles localités conquises.

Pour mener à bien cette opération, Laurent Gbagbo a rencontré dans la nuit de mardi son Chef d’Etat Major, le Général Phillippe Mangou et les officiers supérieurs de la Gendarmerie, de la police et de tous les autres corps de l’armée nationale. Selon une source concordante, au sortir de ce conseil de guerre, de grandes décisions « contraignantes » pour le camp Ouattara auraient été arrêtées en vue de sécuriser les positions des Forces de Défense et de Sécurité.

Selon l’ONU, la crise ivoirienne a déjà fait au moins 460 morts et un million de personnes déplacées.

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