Des pluies diluviennes qui se sont abattues sur Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, du 13 au 22 juin 2024, ont fait un bilan dramatique : au moins 24 morts et deux disparus, selon les chiffres officiels de l’Office national de la protection civile (ONPC).
Ces fortes intempéries ont provoqué des inondations dans de nombreuses maisons et sur des axes routiers, rendant certaines zones inaccessibles. La montée des eaux a également fragilisé des structures, menaçant de provoquer l’effondrement de bâtiments. Cette situation met en lumière les dangers liés aux saisons des pluies, particulièrement dans les zones urbaines.
Les populations exposées à des risques accrus d’inondations
En effet, la combinaison d’une pluviométrie intense, d’une mauvaise gestion des eaux pluviales et d’un développement urbain souvent anarchique expose les populations à des risques accrus d’inondations. Les conséquences de ces inondations vont bien au-delà des pertes humaines. De nombreux habitants ont perdu leurs biens et leurs moyens de subsistance.
Les infrastructures ont également subi des dommages importants, ce qui fragilise davantage les populations déjà vulnérables. Face à l’ampleur de la catastrophe, les autorités ivoiriennes ont déployé des secours pour venir en aide aux sinistrés. Des opérations de recherche et de sauvetage sont en cours pour retrouver les personnes disparues. Des distributions de vivres et d’abris de fortune ont également été organisées.
La Côte d’Ivoire marquée par des inondations meurtrières
Cependant, la situation demeure préoccupante, d’autant plus que la saison des pluies n’est pas encore terminée. Les autorités ont pris la décision de renforcer les mesures de prévention et de gestion des risques d’inondations, en particulier dans les zones urbaines les plus exposées. La Côte d’Ivoire est un pays d’Afrique de l’Ouest, situé dans la zone de transition entre la savane et la forêt tropicale.
Son climat est tropical humide, avec une saison des pluies qui s’étend de juin à octobre. Ces pluies peuvent être diluviennes et causer des inondations, particulièrement dans les zones urbaines mal équipées pour drainer les eaux pluviales. L’histoire de la Côte d’Ivoire est malheureusement marquée par des inondations meurtrières. Parmi les plus importantes, on peut citer celle de 1998. Des pluies torrentielles s’abattent sur Abidjan, la capitale économique du pays, le 16 novembre 1998.
Des dizaines de morts suite à des inondations
Les inondations qui en résultent ont fait 3 morts et plusieurs blessés. Le 11 juin 1997, des pluies diluviennes frappent la commune d’Abobo à Abidjan. Le bilan est d’un mort, un disparu et trois blessés. En juin 2014, des glissements de terrain provoqués par des pluies intenses font 23 morts en Côte d’Ivoire. L’année suivante, les inondations font 16 morts dans le pays. De mai à juin 2017, 15 personnes perdent la vie dans des inondations à Abidjan.
Le 21 juin 2019, des inondations à Abidjan font 10 morts et plusieurs blessés. En mai 2020, des inondations dans la ville de Bondoukou font au moins 10 morts. Le 19 juin 2022, des pluies diluviennes s’abattent sur Abidjan et provoquent des inondations meurtrières. Le bilan officiel fait état de 11 morts et plusieurs blessés. Et les dernières inondations en date, du 13 au 22 juin 2024, avec des pluies torrentielles qui ont frappé Abidjan et ont fait au moins 24 morts et deux disparus. Ces inondations ont provoqué d’importants dégâts matériels.
Expansion rapide des villes en Côte d’Ivoire
En Côte d’Ivoire, les causes de ces inondations sont multiples. Il y a les pluies diluviennes déclenchées par les changements climatiques qui contribuent à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des pluies. Ce qui accroît les risques d’inondations. Il y a aussi l’urbanisation galopante avec l’expansion rapide des villes en Côte d’Ivoire qui s’est souvent faite sans planification adéquate.
Cela a entraîné une imperméabilisation croissante des sols et une saturation des réseaux d’assainissement. Il y a aussi une gestion insuffisante des eaux pluviales. Les infrastructures de drainage des eaux pluviales sont souvent insuffisantes ou mal entretenues, ce qui ne permet pas d’évacuer efficacement les eaux en cas de fortes pluies.