Les ports de la côte ouest-africaine sont réunis en Côte d’Ivoire pour le 31e conseil de l’Association de gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du centre (Agpaoc). La desserte des pays enclavés sera au centre des débats.
Le 31e conseil de l’Association de Gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Agpaoc) a ouvert ses portes ce lundi à Abidjan, la capitale ivoirienne. Comme chaque année, cette grand-messe de l’organisation qui réunit les ports de la côte ouest africaine longue de 95 000 km, de la Mauritanie à l’Angola, est une plate-forme de concertation et de réflexion des ports et membres associés de la sous-région [[l’Angola, le Bénin, le Cameroun, le Cap-Vert, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau, la Guinée Equatoriale, le Ghana, le Liberia, la Mauritanie, le Nigeria, la République Démocratique du Congo, Sao Tome et Principe, le Sénégal, la Sierra Léone et le Togo sont les membres titulaires.]]. Des ports, qui selon le capitaine Abdou Rahman Bah, représentant de Gambia Ports Authority, l’autorité portuaire gambienne qui assure la présidence en exercice de l’Agpaoc, n’ont vu transiter que 3,16 % du commerce maritime mondial estimé en 2006 à 14,8 milliards de tonnes, selon The Review of Maritime Transport 2007, éditée par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced).
Comment désenclaver les pays sans littoral par la route et le rail ?
Au moment où les pays africains font face à une importante crise alimentaire, le représentant du président de l’Agpaoc a appelé les ports de la sous-région à contribuer de manière plus efficace à la réduction de la pauvreté. La desserte ferroviaire et routière des pays sans littoral, qui y participe, fera l’objet des débats de la table ronde des directeurs généraux de l’Agpaoc qui se tiendra ce mercredi. Une « épineuse question », a souligné Marcel Gossio, le directeur du Port autonome d’Abidjan, lors de la cérémonie d’ouverture du conseil à laquelle a pris part le président Laurent Gbagbo. Des pays de la sous-région comme le Burkina Faso et le Mali, qui n’ont pas de façade maritime sont en passe de devenir membres associés de l’Agpaoc suite à la proposition faite lors du 28e conseil de l’association au Cameroun. La desserte de ces pays, a estimé le responsable du port d’Abidjan, est « l’un des enjeux majeurs de notre secteur » si l’on s’en tient « au rôle d’instrument au service de l’intégration économique attribué aux ports de la sous-région ».
Quelque 300 délégués, en provenance d’Afrique et d’Europe, partcipent à la rencontre durant laquelle le comité directeur de l’Agpaoc sera renouvellé. Le secrétariat général de l’association, créée en 1972, est assuré par la Camerounaise Mireille Backo depuis 2004. Pour les autorités ivoiriennes, à l’instar de Marcel Gossio, le choix de la Côte d’Ivoire comme pays hôte de cette rencontre marque «(son) retour sur la scène mondiale ». «La tenue de cette importante manifestation (…) atteste, a déclaré le directeur du port d’Abidjan, que notre pays est résolument engagé dans un dynamique de sortie de crise». L’organisation du conseil est confié à chaque pays membre par ordre alphabétique. En 2007, la Côte d’Ivoire n’avait pu recevoir le 30e conseil de l’association pour cause d’instabilité politique.
Le «retour de la Côte d’Ivoire sur la scène mondiale »
Ce pays dispose de deux plate-formes portuaires. Celles d’Abidjan et de San Pedro, opérationnel depuis 1971. Le premier, inauguré le 15 février 1951, est le plus important. Il a traité en 2007 plus de 21 millions de tonnes de marchandises, soit 90% du commerce extérieur de la Côte d’Ivoire. San Pedro, dont le trafic est estimé à un million de tonnes, est un port d’exportation : 80% des produits qui y transitent sont agricoles.