L’ancien vice-président centrafricain, Abel Goumba, a qualifié, jeudi à Paris, de « pures affabulations » les informations selon lesquelles le premier président de la Centrafrique, Barthélemy Boganda, aurait été déporté aux Antilles jusqu’en 1986.
« Cette information n’a aucun fondement. Elle constitue un travestissement de la vérité historique. Elle ne peut que me révolter moi qui ai vu la dépouille du président Boganda », a-t-il déclaré à la PANA.
L’hebdomadaire centrafricain, « Le Démocrate », avait publié récemment un article mettant en doute la mort de Barhtélemey Boganda dans un accident d’avion, affirmant par ailleurs que le premier président de la Centrafrique indépendante avait été exilé aux Antilles par la France jusqu’en 1986.
« C’est une construction intellectuelle sans commune mesure avec la vérité historique. Il n’est pas possible, en cette ère du multimédia et du tout technologique, de cacher quelqu’un comme Barthélemy Boganda pendant 40 ans sans que personne ne le sache », s’est emporté l’ancien vice-président centrafricain.
Anticipant sur cette polémique, M. Goumba a donné, dans un livre intitulé « De la Loi-cadre à la mort de Barthélemy Boganda », une version très détaillée de l’accident d’avion qui a coûté la vie au premier président centrafricain.
« Le spectacle était horrible à voir: à notre arrivée, l’équipe de secours était en train de sortir un des moteurs qui a dû probablement écraser le président Barthélemy Boganda, car les intestins étaient en partie sortis de l’abdomen, mais retenus et cachés en plusieurs endroits », écrit-il dans son livre paru aux Editions Ccinia communication à Paris.
Pour l’ancien vice-président, il ne fait aucun doute que « le président Boganda (…) a payé de sa vie son nationalisme intransigeant et sa noble mais terrible idée de réaliser coûte que coûte l’unité de l’Afrique tant qu’il vivra ».
Père de l’indépendance nationale centrafricaine, Barthélemy Boganda avait trouvé la mort dans la nuit du 29 au 30 mars 1959 dans un accident d’avion.