Adboulaye Wade, 83 ans, au pouvoir depuis 2000, a annoncé jeudi sa candidature à la prochaine présidentielle, à deux ans et demi de l’échéance. « Si Dieu me laisse longue vie, me laisse mon cerveau et ma santé, je serai candidat », a-t-il déclaré lors d’un entretien, depuis les Etats-Unis, suscitant l’indignation au sein de l’opposition. S’il veut être élu en 2012, à 86 ans, le président sénégalais devra modifier la constitution qui limite à deux les mandats des chefs de l’Etat.
« Je serai candidat en 2012, Inch Allah ». A deux ans et demi de la prochaine élection, le président du Sénégal Abdoulaye Wade, 83 ans, a clairement affiché son ambition, jeudi, de briguer un troisième mandat consécutif. « Si Dieu me laisse longue vie, me laisse mon cerveau et ma santé, je serai candidat », a-t-il ainsi déclaré, jeudi soir, lors d’un entretien diffusé sur la Voix de l’Amérique, depuis les Etats-Unis où il était en déplacement. Les partisans du président, les dirigeants du PDS (Parti démocratique sénégalais, au pouvoir) en tête, avaient multiplié ces derniers jours les appels à une nouvelle candidature de Wade, estimant qu’il est le seul capable de rassembler le camp libéral. « Des appels téléguidés par la présidence », avait affirmé, incrédule, Mustapha Niasse, chef de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), qui s’était joint à un concert de protestation au sein de l’opposition contre une nouvelle candidature de Wade.
« J’ai le droit d’être président. Il y a des gens qui réclament la démocratie et qui ne sont pas des démocrates au Sénégal. Il faut laisser le peuple sénégalais se déterminer. Que chacun se présente, que le jeu soit ouvert. Nous sommes dans une démocratie », leur a répondu le président sénégalais lors de son interview.
Me Wade prend la défense de son fils
Abdoulaye Wade a aussi profité de sa sortie médiatique pour défendre son fils. Epinglé pour sa gestion de l’Agence nationale de l’Organisation de la Conférence islamique (Anoci) dans le livre-enquête Contes et mécomptes de l’ANOCI du journaliste Abdou Latif Coulibaly, Karim Wade est fortement soupçonné d’avoir détourné des fonds de l’Agence dont il fut président. «Il n’a rien détourné. Ce sont des gens de mauvaise foi qui attaquent Karim, car ils veulent m’atteindre. Karim n’est pas le gestionnaire de l’Anoci. Il n’a aucun rôle à jouer dans la manipulation de l’argent», a plaidé le président, faisant, du coup, reporter les soupçons sur Abdoulaye Baldé, le directeur exécutif de l’Agence.
L’annonce du président sénégalais Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis 2000, qu’il briguera un troisième mandat en 2012 constitue « la candidature de trop », s’offusque le Parti socialiste sénégalais (PS), resté aux affaires de l’indépendance du pays jusqu’en 2000. « Il court à la sanction populaire, l’opposition ne pouvait avoir meilleur adversaire car il n’a pas de bilan. L’économie est ruinée, par terre, la population souffre sur le plan social, les institutions sont malmenées », a indiqué la porte-parole du PS, Aissata Tall Sall.
La candidature de Me Wade vient démentir les commentaires de nombreux observateurs de la scène politique sénégalaise qui présentent Karim Wade comme son dauphin et prochain successeur. Quant aux ambitions d’Idrissa Seck, ancien premier-ministre et candidat malheureux à la présidentielle de 2007, tombé un temps en disgrâce puis revenu dans le giron du PDS, il pourrait être le « colistier » de Me Wade en 2012, avance le quotidien électronique Rewmi.com.
Pour pouvoir se présenter à la présidentielle une troisième fois, le président sénégalais n’a d’autre choix que de faire sauter les verrous constitutionnels qui limitent, pour l’instant, les mandats des chefs de l’Etat à deux. Nombre de ses homologues africains l’on déjà fait. Mustapha Niasse, de l’AFP, s’est demandé, sur RFI, si « cette hérésie-là, Abdoulaye Wade va franchir maintenant le Rubicond pour la commettre ? »
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