De vibrants hommages ont été rendus au Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, qui cède sa place, après avoir accédé à la tête de l’institution en 2003. Dans son discours lors du 15ème sommet de l’OIF, qui s’est ouvert ce samedi, à Dakar, il a mis en garde contre « l’immobilisme, l’égoïsme et l’indifférence ».
Ce dimanche, jour où son successeur sera nommé, Abdou Diouf ne sera plus Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Âgé de 79 ans, l’ancien Président sénégalais se retire, après avoir dirigé l’institution durant quatre mandats successifs. Son bilan a été salué unanimement par la trentaine de chefs d’Etat venus participer au sommet.
Abdou Diouf a été le dernier à émettre un discours pour clôturer la cérémonie d’ouverture qui a débuté vers 11 heures, au Centre international de conférences de Diamnadio, qui porte désormais son nom. Les premiers mots de son allocution ont d’ailleurs été adressés au Président sénégalais. « Vous m’avez foudroyé dans le bon sens du terme, monsieur le Président. Jamais dans mes rêves les plus fous, je n’aurais imaginé que vous alliez donner mon nom à ce magnifique centre, d’une grande beauté architecturale », s’exclame Abdou Diouf.
Il a aussi rendu hommage à Léopold Sédar Senghor, le premier Président sénégalais, son père spirituel, qu’il a succédé pour diriger le pays. « Senghor disait : « On a toujours trouvé des Sénégalais parmi les précurseurs et les francs tireurs ». Il fut lui-même sans conteste le plus brillant de ces précurseurs et de ces francs tireurs lorsqu’il conçut avec Habib Bourguiba, Dori Hamani et Nrodom Sihanouk, le projet d’une communauté économique d’Etats unis autour de la langue française, lorsqu’il nous offrit, dans le plus généreux des efforts de dépassement des déchirures de l’histoire, ce rêve d’une civilisation de l’universel », a déclaré Abdou Diouf.
Abdou Diouf a aussi évoqué l’actualité, déplorant « un monde secoué de convulsions, fracturé par les inégalités, démuni face à des menaces nouvelles, en proie à une crise économique persistante, en perte de repères et de valeurs, en manque de régulations et d’éthiques, encore trop peu soucieux du futur crépusculaire qu’il pourrait bien léguer aux générations à venir, et enfin dans un monde sans cap et sans capitaine ». Selon lui, la Francophonie peut être un remède à tous ces maux. La « Francophonie a allumé ce phare d’espérance et de concorde, de solidarité et d’humanisme édifié dans l’océan de l’universel », estime Abdou Diouf.
D’après Abdou Diouf, la plus « grande menace qui nous guette aujourd’hui, ce n’est pas seulement le terrorisme ou le changement climatique, c’est aussi l’immobilisme, l’égoïsme et l’indifférence ». Cette menace c’est aussi, selon le Secrétaire général, « renoncer à la solidarité, faire prévaloir les intérêts particuliers sur l’intérêt général de la famille humaine ». Pour lui, encore une fois, à tous ces fléaux, la « Francophonie est en mesure de répondre aujourd’hui grâce à la force des valeurs universelles qu’elle promeut dans le respect de la diversité et de l’égale dignité de toutes les cultures ».