Abdelaziz Bouteflika :  » vos jeunes, d’origine algérienne « 


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Drapeau de l'Algérie
Drapeau de l'Algérie

Dans un style toujours aussi percutant et inattendu, le président algérien a livré, au premier jour de sa visite d’Etat en France un message plein d’espoir à l’égard des jeunes Français issus de l’immigration maghrébine. Abdelaziz Bouteflika les invite à constituer  » un trait d’union dynamique  » entre le Nord et le Sud.

L’un des premiers messages délivrés par Abdelaziz Bouteflika à l’Assemblée nationale française, lors du premier temps fort de sa visite officielle dans ce pays hier, a été en direction des jeunes Français héritiers de l’émigration algérienne et qui doivent aujourd’hui constituer un  » trait d’union dynamique «  entre les deux rives de la Méditerranée.

Ce message est sans doute important à plusieurs titres : d’une part, parce qu’il insiste sur le fait que les jeunes d’origine maghrébine constituent une composante importante de la communauté française d’aujourd’hui, et de demain. Ils sont, à l’image du président algérien lui-même, les produits d’une double culture, celle de l’Islam et celle de la civilisation occidentale, marquée, au mois autant que par la religion chrétienne, par la pensée des Lumières et le libéralisme politique.

Issus de l’émigration, ces nouvelles générations ne ressortissent plus de leurs pays d’origine, mais elles peuvent garder avec lui une affinité, une sympathie, voire des liens, qui augurent bien du renforcement futur des relations entre l’Afrique du Nord et l’Europe, et en premier lieu, aux yeux de Bouteflika, entre l’Algérie et la France.

Difficile de dire comment un tel message sera reçu, tant il est aujourd’hui insolite en Europe, où les populations d’origine africaine ne sont pas toujours accueillies les bras ouverts, comme en témoigne, en France justement, le combat actuel du Collectif Egalité, largement évoqué par Afrik.com.

Affinités naturelles

Cette manière de se situer délibérément à contre-courant des idées reçues et des attentes de ses auditeurs est bien dans les habitudes d’un Bouteflika qui, ayant annoncé qu’il ferait son discours en arabe, choisit au dernier moment de le faire en français, marquant à cette occasion sa parfaite maîtrise de la langue, et de la pensée, de Descartes.

Beaucoup penseront que le message est juste : le partenariat qui est à construire aujourd’hui entre l’Europe et l’Afrique doit profiter de toutes ces affinités naturelles que créent, l’histoire lissant les blessures, les mélanges de population qui ont eu lieu au cours des deux derniers siècles. Aujourd’hui, le dynamisme américain se nourrit de plus en plus, avec les disparités sociales que l’on connaît par ailleurs, de l’intégration positive et active des communautés noires et hispaniques ; de même les minorités d’Afrique et du Maghreb constituent pour l’Europe une force, si elle sait leur donner toute leur place, et s’appuyer sur elles pour renforcer sa proximité économique, diplomatique, stratégique avec l’Afrique.

Car dans le monde de demain, tel que l’a esquissé Abdelaziz Bouteflika au fil de son premier grand discours en terre française, les rapports entre les nations devront se comprendre aussi comme des relations d’ensemble entre grandes régions du globe.

Lire aussi, à ce dernier sujet notamment, l’article de Roch Sonnet dans cette même édition.

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