Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a confirmé sa candidature à la réélection malgré les nombreuses manifestations spontanées qui ont secouent le pays contre son maintien au pouvoir. Cette candidature est accompagnée de nombreuses promesses de changement et surtout de l’annonce de la préparation de nouvelles élections, dans un délai d’un an, pour le remplacer en cas de victoire, en avril prochain. Le Maghreb tout entier suit de près cette élection qui pourrait déstabiliser toute l’Afrique du Nord.
Toute la semaine dernière, des manifestants se sont rassemblés à travers l’Algérie, mais aussi dans de nombreuses villes de France pour protester contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. Le pouvoir a d’abord été ébranlé et les tractations ont duré jusqu’au dernier moment pour chercher une solution de remplacement. Mais devant l’impossibilité de réagir rapidement, il a finalement été décidé que le président algérien se représenterait une dernière fois, faisant fi des contestations, en attendant que les décideurs algériens trouvent un remplaçant crédible. Dans sa lettre de candidature écrite à la nation, le président Abdelaziz Bouteflika a déclaré que s’il était réélu le 18 avril, il organiserait un référendum public sur une nouvelle Constitution, qu’il favoriserait les changements politiques que les manifestants réclament et qu’il répondrait à la demande de l’opposition de constituer une commission électorale indépendante.
Enfin, s’il remportait un cinquième mandat en avril, Bouteflika a annoncé qu’il organiserait une élection présidentielle anticipée à laquelle il ne se présenterait pas. Pour cela, il annonce que dès qu’il sera élu, il convoquera immédiatement une « conférence nationale » pour fixer une date et préparer une nouvelle élection présidentielle.
La décision de Bouteflika de se présenter le mois prochain a suscité de nouvelles manifestations massives pendant toute la nuit de dimanche à lundi 4 mars 2019, dans les grandes villes d’Algérie.
Le texte intégral de la lettre écrite par Abdelaziz Bouteflika
Bouteflika, agé de 82 ans, a été élu pour la première fois en 1999 mais les interrogations concernant ses capacités à gouverner sont légions depuis son accident vasculaire cérébral en 2013 et ses apparitions, dans son fauteuil roulant, sont très rares et encadrées.
Parti en Suisse avec son frère Saïd la semaine dernière, nul ne sait si le président est revenu en Algérie ou s’il est resté à Genève.
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