Le chef de l’Etat algérien a fait, hier, sa première apparition en public depuis trois semaines. La télévision nationale a, en effet, montré lors de son journal de 13 h les premières images du Président Abdelaziz Bouteflika depuis le 6 août dernier, date de sa rencontre avec le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui était en visite d’Etat dans notre pays.
La télévision a montré le Président au domicile mortuaire du général-major Smaïl Lamari où il a présenté ses condoléances à la famille du défunt, décédé tôt dans la matinée d’hier à l’hôpital d’Aïn Naâdja. Le chef de l’Etat s’est recueilli sur le cercueil du général-major dans une grande salle, entouré des enfants, des proches et de la veuve du défunt. Le Président était très concentré et semblait ému, mais il n’a fait aucune déclaration.
Pour son retour après trois semaines d’absence, le chef de l’Etat a eu une journée chargée. Il a reçu l’ambassadeur d’Italie, Giovan Battista Verderame, en fin de mission en Algérie et l’ambassadeur du Koweït, Shamlan Al-Roomi, également en fin de mission. Le Président a reçu les lettres de créances du nouvel ambassadeur de Grande-Bretagne en Algérie, Andrew David Forbes Henderson. Ensuite, le Président Bouteflika a rendu visite à Cheikh Youssef Al-Qaradhaoui hospitalisé à Aïn Naâdja depuis vendredi pour un ulcère hémorragique. Le président de la République n’a rien dit, mais sa réapparition à la télévision en public rassure les Algériens et met fin aux rumeurs sur la détérioration de son état de santé qui ont gagné tout le pays en début de semaine.
Les rumeurs sur l’état de santé du chef de l’Etat
Des informations non confirmées avaient circulé en début de semaine sur le transfert du Président Bouteflika vers une clinique à Genève en Suisse pour des soins intensifs. Habitués à voir souvent leur président à la télévision publique, les Algériens ont commencé à se poser des questions sur cette absence prolongée et inhabituelle. Même si durant ces trois semaines d’absence ou de congé, le chef de l’Etat n’a pas vraiment disparu de la scène nationale et internationale en envoyant des messages de félicitations ou de condoléances à des chefs d’Etat et de gouvernement étrangers. Mais cela n’a pas été suffisant pour éviter la rumeur.
D’autant que le silence prolongé du gouvernement sur la hausse des prix des produits de base comme le lait, le blé et la pomme de terre a laissé le terrain libre à la spéculation et aux folles rumeurs sur ce qui se passe au sommet de l’Etat. Mais voilà qu’en journée, le chef de l’Etat est réapparu et le chef du gouvernement a rompu le silence en donnant une conférence de presse. M. Belkhadem a reconnu les carences de son gouvernement en matière de communication institutionnelle. Il a, de son côté, démenti les rumeurs sur l’aggravation de l’état de santé du Président. Mais en matière de communication, le gouvernement a du pain sur la planche, comme en témoigne son échec à gérer l’après-hospitalisation, fin 2005, dans un hôpital parisien du Président pour «un ulcère hémorragique à l’estomac». Depuis, les rumeurs n’ont pas cessé sur l’aggravation de l’état de santé du chef de l’Etat.
Hamid Guemache, pour Le Quotidien d’Oran