A quoi joue Rachida Dati ?


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Edito : l’article de trop. L’eurodéputée Rachid Dati porte plainte contre Le Point suite à la parution d’un article fondé, selon elle, « sur des ragots et des calomnies ». Mais que cherche-t-elle à faire réellement ?

Rachida Dati monte au créneau. L’ancienne ministre UMP de la Justice a déposé une (nouvelle) plainte contre le journal Le Point suite à un article qu’elle juge de « racoleur, fondé sur des ragots et des calomnies ». D’après elle, cette presse ne fait pas d’information mais du « sensationnel, pour ne pas dire du voyeurisme ».

Voilà plusieurs jours que le journal déboule une série d’articles à propos de Rachida Dati. Un enchaînement depuis qu’elle a assigné en justice Dominique Desseigne, président du Groupe Lucien Barrière, pour une reconnaissance de paternité de sa fille Zohra. Mais le 8 novembre dernier, Le Point publie « le papier de trop » : L’incroyable histoire de Rachida Dati. Un portrait de vingt pages sur la maire du 7e arrondissement de Paris. En réaction, une plainte contre Franz-Olivier Giesbert (directeur de la rédaction de l’hebdomadaire, ndlr) « et sa bande de journalistes ».

De la politique au people

Dans une interview accordée à RTL, datée du 9 novembre, l’ancienne garde des sceaux contre-attaque. D’entrée de jeu, elle s’en prend directement à Giesbert et à « sa bande de journalistes » : « Giesbert et sa bande ont-ils une vie aussi irréprochable ? Je ne vais pas m’excuser ni de mon parcours ni de ma vie. » En utilisant délibérément le terme « bande » pour désigner les cinq journalistes auteurs de l’article, Rachida Dati suggère que le directeur du Point est un voyou. Une véritable guerre des gangs.


Test de paternité – Rachida Dati sur RTL… par rtl-fr

C’est une Rachida Dati étonnée de faire l’objet d’articles et de critiques dans la presse française qui intervient. Mais en assignant en justice le célèbre patron du Fouquet’s, pour la reconnaissance de sa fille Zohra, âgée de 3 ans et demi, Rachida Dati étale d’office sa vie privée sur la place publique. D’ailleurs, le journaliste qui l’interroge, Jean-Michel Aphatie, le souligne parfaitement : « (…) Vous connaissez la vie publique Rachida Dati (…) Vous le saviez, vous avez sans doute anticipé le fait que des journaux l’évoqueraient ». Et à Rachida de répondre : « Non, je n’ai pas à anticiper Monsieur. Il y a une loi en France qui protège la vie privée et qui interdit d’évoquer toute affaire liée aux affaires de famille ». C’est juste. Seulement, lorsque l’on est un acteur de la République qui apparaît constamment dans les colonnes de la presse nationale, il est juste inévitable que cette polémique ne trouve aucun écho dans les journaux. Bien au contraire. En acceptant de débattre publiquement sur cette affaire privée, Rachida Dati se prête donc au jeu de la « peoplisation » à l’instar de Roselyne Bachelot qui, pour tuer le temps, joue l’animatrice de télévision. Le risque de balayer d’un revers de main son image de femme politique est bel et bien présent.

La nouvelle égérie du Point

L’histoire est d’autant plus pimentée par le refus de Desseigne de se soumettre à ce test de paternité. En voulant rester discrète, comme elle le prétend, cela ne fait évidemment qu’encourager la presse à s’intéresser davantage à cette histoire digne d’un feuilleton people. Un feuilleton que Le Point a pris plaisir à suivre. Et ce n’est un secret pour personne, le People ça fait vendre. D’ailleurs, Rachida Dati est en quelque sorte devenue l’égérie actuelle du Point.

Le M magazine s’est lui aussi initié à cette pièce de théâtre en publiant une liste de potentiels pères pour la fille Dati. Et pour cela, il n’y est pas allé par quatre chemins : « La dame entrelaçait les liaisons. Son avocate en recense huit, dont un animateur télé, un ministre, un PDG, un premier ministre espagnol, l’un des frères de Nicolas Sarkozy, un procureur général qatari et l’héritier d’un empire du luxe », affirme le magazine.

En bref. Le Point déballe et surenchérit. Rachida Dati attaque et contre-attaque. Des férus de la presse à scandale sont rassasiés et du fric tombe du ciel.

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