Rencontré hier à son bureau encore saccagé, Habib Kazdaghli, le doyen de la fac de la Mannouba se disait arrivé au bout des négociations après s’être fait agresser, explique-t-il, dans son bureau par deux étudiantes en niqab venues protester contre leur exclusion temporaire.
La balle serait dans le camp du gouvernement, mais pas seulement, elle est aussi dans le camp de l’opposition et de l’assemblée constituante qui ont manqué de réaction selon lui. Une loi votée par l’assemblée, ou un décret ministériel auraient réglé le différent. Il admet avoir lui aussi tardé à réagir au départ, car il n’entendait recourir à l’intervention policière qu’en dernier recours et il a voulu privilégier le dialogue jusqu’en décembre, ce qui aurait pu être interprété comme une faiblesse. Mais lorsqu’il a sollicité le procureur de la république le 6 décembre 2011 pour intervention, on ne lui a répondu qu’après le changement de gouvernement, soit le 5 janvier 2012.
Son ministre de tutelle, le ministre de l’enseignement supérieur, a déclaré vouloir proposer un décret mais il a conditionné cela à l’avis du tribunal administratif, de peur que le décret ne soit invalidé suite à une plainte. Le ministre a donc consulté le tribunal administratif le 10 janvier 2012 et celui-ci a répondu par la positive le 9 février, mais depuis silence radio du ministre ! s’interrogent le doyen et le chef du syndicat présent lors de l’interview.
Le ministre de l’intérieur lui, dément la mollesse dénoncée par le doyen par médias interposés, mais aucune des parties ne semble s’intéresser au fond du problème : a qui profite la zizanie ? au RCD déchu bien sur et ses alliés du moment, les orphelins de ben Ali œuvrent pour qu’on regrette sa dictature en agitant les craintes populaires qu’il disait combattre en son temps.