À peine libéré, Kemi Seba dégaine une nouvelle fois


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Kemi Seba, à Ouagadougou
Kemi Seba, à Ouagadougou

Interpellé à Paris, ce lundi, le militant panafricaniste Kemi Seba respire à nouveau l’air de la liberté depuis mercredi soir. Connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, l’homme a déjà fait une première sortie sur son compte X. Dans le langage habituel qu’on lui connaît, il s’est adressé à ses contempteurs.

Kemi Seba libéré n’a pas perdu du temps pour s’exprimer et surtout pour lancer des piques à ses détracteurs. C’est sur son compte X que le militant panafricaniste a publié ses premiers mots. Dans son style habituel mêlant langage dur et ironie.

Il s’adresse d’abord à ses contempteurs…

« Libérés nous sommes, commence-t-il. Ceux qui veulent nous éteindre devront encore attendre, on est désolés de gâcher leurs projets. Nous sommes une génération d’hommes et de femmes noirs libres qui n’avons que pour seule obsession, la décolonisation ultime du continent africain et de sa diaspora ». Puis il précise, comme plusieurs fois déjà par le passé, que sa lutte ne vise pas un pays, mais « un système d’oppression qui asphyxie l’Afrique et les Antilles ».

Poursuivant avec ses précisions, il ajoute qu’au moment où il commençait son combat politique, en 1999, ni le Président français, Emmanuel Macron, ni le Président russe, Vladimir Poutine, ni le Président vénézuélien, Nicolas Maduro, ni le Président nord-coréen, Kim Jong Un, n’exerçait encore en tant que chef d’État. « On lutte pour les nôtres, et nul ne pourra nous empêcher de continuer notre travail. L’élite néocolonialiste française sait très bien que me garder à l’ombre trop longtemps serait très dangereux pour elle, vu notre audience en Afrique et aux Antilles », tranche-t-il.

…puis rappelle les motifs de sa présence en France

On connaît les raisons de la présence, depuis quelques jours,en France de Kemi Seba. Puisqu’elles ont été clairement énoncées dans le communiqué publié par son ONG Urgences panafricanistes, mardi dernier. Néanmoins, il y revient : « J’étais venu voir un membre de ma famille, âgé et très malade ». On sait, grâce à son avocat que le membre de sa famille à qui il était allé rendre visite n’était autre personne que son père. Mais, ce voyage en France avait également un volet purement politique : Kemi Seba devait également rencontrer des opposants au régime du Président béninois, Patrice Talon. Ça aussi, il l’a répété ajoutant même qu’il assumait « à 1000% son acte ». Et de marteler : « La peur n’a jamais coulé dans mes veines. Que nul ne nous confonde avec ces Noirs colonisés qui ont peur de leurs ombres ».

Dans son propos, Kemi Seba n’oublie pas de faire un clin d’œil à son avocat de tous les temps, Me Juan Branco, qu’il présente comme « le plus brillant (et sans doute le plus dévoué) de sa génération ». Il salue également les militants de l’ONG Urgences panafricanistes qui ont fortement dénoncé son arrestation et appelé à sa remise en liberté immédiate. Et il finit comme il a commencé, en s’adressant à ses contempteurs : « Quant à ceux parmi les réseaux françafricains qui rêvaient de nous voir en prison, on a des mouchoirs pour vous. Stay schemin. Nous stopper ? C’est pas pour demain ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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