Fatou Coulibaly, notre compatriote décédée le 15 septembre dernier repose, désormais, depuis cet après midi du vendredi, 26 septembre 2009, à Thônex. C’est dans la plus grande dignité que sa maman et son époux suisse ont préparé la cérémonie d’enterrement de leur fille.
L’Imam de la mosquée du Petit Saconnex a accompagné la dépouille jusqu’à sa dernière demeure après avoir dirigé la prière mortuaire pour demander au Tout Puissant d’accueillir dans son paradis éternel la jeune sénégalaise.
A la morgue de la mosquée! Et face à ce visage si jeune et plein de lumières, beaucoup ne pouvaient s’empêchaient de verser des larmes. Larmes de douleur. La déchirure est réelle. Le crime odieux. La maman de Fatou gardera dans ce lot de larmes qui l’entouraient toute sa dignité. Elle était solide. Lisant dans les regards la vraie compassion de ses compatriotes et autres amis, elle est restée plus forte. Pourtant, on lira son émotion au moment où le cercueil de Fatou quittait la morgue pour être placé au centre de la mosquée pour la prière mortuaire. J’ai alors prise dans mes bras cette maman sénégalaise que je n’avais jamais connue auparavant, ni même sa fille. Quelle dignité, quel sens de l’honneur, quel courage !!! « Reste Forte » lui ai-je dit. En réponse, elle dira dans une voix apaisée et ferme: » Oui je le suis. Maintenant (en me fixant les yeux dans les yeux), il faut se battre pour les autres familles africaines. Ma Fatou est partie, je saurais me consoler avec l’Aide de Dieu. Ce qui s’est passé ne doit plus se reproduire ».
Fatou repose, désormais, depuis cet après midi du vendredi, 26 septembre 2009, à Thônex. Et C’est dans la plus grande dignité que sa maman et son époux suisse ont préparé la cérémonie d’enterrement de leur fille. L’Imam de la mosquée du Petit Saconnex a accompagné la dépouille après avoir dirigé la prière mortuaire pour demander au Tout Puissant d’accueillir dans son paradis éternel la jeune sénégalaise.
Fatou, la Sénégalaise assassinée le 15 septembre par un client du bar dans lequel elle travaillait. Une jeunesse avec tous ses mystères et toutes ses promesses.
Le long tissu blanc qui enveloppait le corps de la sénégalaise qui a été lavé selon les rites musulmans, laissait scintiller un visage noir et rayonnant, comme une auréole divine.
L’Ambassade du Sénégal en Suisse était très fortement représentée à la cérémonie d’adieu. Les diplomates sénégalais, les familles sénégalaise et suisse de la défunte, de nombreux compatriotes sénégalais, d’Africains, et des collègues de Fatou ont cheminé ensemble jusqu’au cimetière.
Dans le recueillement, chacun priait selon les symboles même de sa foi ou de son amour envers cet être, si prématurément, parti là-bas, au Monde de la Vérité. L’Iman de la mosquée, tout de blanc habillé, avec sa belle et longue barbe blanche avait lui-même demandé à chacun de formuler à sa manière sa prière pour la défunte. Il a porté de ses bras fragiles avec l’aide du public et des travailleurs municipaux le cercueil sous terre.
« Nous sommes tristes de nous séparer de toi », a dit l’Iman en référence aux propos du Prophète Muhammed (Paix et Salut sur Lui) quand il a perdu son fils Ibrahim. « Il faut accepter la douleur », a martelé le guide musulman pour consoler ses sœurs et ses frères et la famille éplorée. Sur les circonstances tragiques de la mort de Fatou, il dira : « C’était écrit et prédestiné. Cinquante mille (50.000) ans avant même la création de la terre, tout a été écrit et prédestiné » a –t-il souligné. « Donc il ne faut rien dire qui puisse aller à l’encontre de la volonté divine ». Cependant l’Imam déclarera : « Que doit-on tirer de cet événement ?». Avec une voie forte et émue, il interpellera son public : « Nous passerons tous par cette étape, la mort, mais avant d’y passer qu’avons-nous fait, qu’avons-nous préparé ? ». « Quel a été notre rapport avec notre religion ? ». « Rappelez-vous, dit le responsable musulman, quand le mort est seul avec lui-même, Dieu Envoie Ses anges pour lui poser trois questions : qui est ton Seigneur, c’est quoi ta religion, qui est ton prophète.».
La terre de Thônex venait de couvrir le cercueil de Fatou, il était 16 heures 30 et l’Imam conclut : « Implorez le Pardon pour votre sœur». Le beau père de notre compatriote prit enfin la parole pour remercier toutes celles et ceux qui ont accompagné leur fille dans sa dernière demeure.
Que la Terre de Thônex te soit légère, très chère compatriote, ma sœur Fatou Coulibaly!
El Hadji Gorgui Wade NDOYE, directeur du magazine panafricain www.ContinentPremier.Com
Ce texte est adapté et publié sur mon blog de la Tribune de Genève :
Bien à vous.
Gorgui