L’Assemblée générale des Nations Unies a servi de plateau aux dirigeants du continent africain pour dénoncer « l’arrogance » de l’Occident. Après une sortie remarquée de la Guinée, c’est au tour du Togo de donner de la voix.
Un modèle qui « ne marche pas »
La sortie du chef de l’État guinéen, Mamady Doumbouya, à la Tribune de l’ONU, a attiré l’attention en Afrique. « L’Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui nous a été imposé. Un modèle certes bon et efficace pour l’Occident, qui l’a conçu au fil de son histoire… Nous sommes tous conscients que ce modèle de démocratie que vous nous avez si insidieusement et savamment imposé, après le sommet de la Baule en France, presque de façon religieuse, il ne marche pas », a lancé le dirigeant guinéen.
Un modèle qui, dit-il, « a du mal à passer et à s’adapter à notre réalité », poursuit Doumbouya pour qui, « la greffe n’a pas pris ». Alors des pays occidentaux accusent beaucoup de pays africains d’être proches de certaines puissances, le Président guinéen a coupé court. « Nous ne sommes ni pro, ni anti-Américains, ni pro, ni anti-Chinois, ni pro, ni anti-Français, ni pro, ni anti-Russes. Nous sommes tout simplement pro-Africains, c’est tout », insiste le chef de la junte.
« Fatigués par votre arrogance »
Mamady Doumbouya a saisi l’opportunité pour appeler la communauté internationale à « regarder l’Afrique avec les yeux neufs ». Pour le chef de l’État, il urge d’entreprendre avec le continent « une coopération franche dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant ». A l’endroit des anciennes puissances coloniales, il lance : « C’est le moment d’arrêter de nous faire la leçon. De nous prendre de haut, d’arrêter de nous traiter comme des enfants ».
A la même tribune, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, enfonce le clou. « Nous sommes fatigués par votre paternalisme. Nous sommes fatigués par votre mépris de nos opinions publiques ; votre mépris de nos populations et de nos dirigeants. Nous sommes fatigués par votre condescendance. Nous sommes fatigués par votre arrogance », a lancé le chef de la diplomatie togolaise.
