La mode vestimentaire pousse les jeunes béninois à beaucoup plus acheter de la friperie. A Cotonou, le plus grand marché de fringues d’occasion est appelé « Missèbo ».
Installé au cœur de Cotonou, la capitale économique du Bénin, « Missèbo » est juste à côté du grand marché international « Dantopka ». Le marché de la friperie est animé 6 jours sur 7. On peut y rentrer tout nu comme un ver de terre et en sortir tout pimpant. Des dessous masculins comme féminins en passant par les soutiens-gorges pour en venir aux chemises et pantalons, rien ne manque. « Ici les griffes qui sont les plus recherchées par nos clients sont Lino Versace, Ralph Lauren et Louis Vuitton. », précise Daniel Gnonlonfoun, alias Sèna apôtre de la « SAPOLOGIE », un concept inventé par les Congolais pour, d’une part, mettre en valeur le nom des couturiers de leurs costumes, et d’autre part, faire plaisir à leurs corps en se mettant sur leur trente et un.
Pascal Codjia, la trentaine, est revendeur de jeans. Quand les balles arrivent des continents européen, américain et asiatique, il opère des choix qui intéresseraient ses clients. « Moi, je prend souvent les Jeans qui viennent de Londres en Grande Bretagne. Je peux trouver 50 pièces dans une balle qui m’a coûté 120 à 140 mille FCfa. Et quand je finis de les vendre, je récupère ce que j’ai investi avec en bonus un peu de bénéfices. », détaille-t-il.
Service complet !
Juste à côté de Pascal s’est installé Jonas. Il est couturier et sa tâche consiste à refaire en un temps record les pantalons bouffants. « Parfois, je fais une recette journalière de 5000 FCfa. » lâche –t-il avec un sourire. L’homme aux coiffures rasta reçoit beaucoup de jeunes filles qui portent les pantalons dénommés « taille basse ».
Au marché de Missèbo, le business de friperie est beaucoup plus l’affaire des Nigérians. Paul Oko pense que « c’est maintenant que les jeunes Béninois s’intéressent à ce commerce qui n’est plus très florissant ». Il séjourne pourtant à Cotonou quatre ans. Même si en ce début d’année, les activités sont un peu au point mort, le marché ne désemplit guère. Et pour cause ! « Je viens régulièrement ici acheter mes hauts et pantalons. Je préfère Missèbo aux boutiques parce que les habits durent et ne se déchirent pas vite. », explique Annie Hounguè, une jeune fille. Avec des fringues très résistantes, il faut des souliers du même calibre pour être « branché ». Waliack Adéossi, vendeur de souliers d’occasion à Missèbo ne ménage aucun effort pour attirer l’attention de ses clients. « Nous, on vend les chaussures originales alors que les Prêts-à-porter n’exposent que des imitations ». C’est un marketing agressif, à la limite insultant. Mais ainsi va Missèbo, le coin des Show gars de Cotonou et environs.
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