Dans le cadre de sa programmation culturelle, consacrée à l’exposition photographique, l’Abbaye de l’Epau, située aux portes de la ville du Mans, dans le département de Sarthe, a accueilli les œuvres photographiques sur les peuples de l’Omo, dans la vallée d’Ethiopie, du célèbre photographe allemand, Hans Sylvester. Des photographies sur ce fascinant peuple, qui vit encore à l’état primitif, exposées du 11 au 20 septembre 2015. Afrik.com a assisté à la première présentation de l’exposition, vendredi 10 juillet. Visite guidée.
Peuple authentique ,composés de grands guerriers, les Surma, qui figurent parmi les peuples de l’Omo, dans la vallée d’Ethiopie, vivent encore à l’état primitif, dans la nature, entourés de leurs troupeaux. Les décorations des femmes, qui ont une place très importante au sein de leur société, sont extraordinaires. Ils ne savent ni écrire ni lire, poursuivant toujours leur mode de vie ancestral, loin des méandres de la vie moderne qui a grignoté le monde entier. Malgré le fait qu’ils soient à part, authentiques, ils sont encore méconnus. Mais un homme, fasciné par leur culture et civilisation, décide de les photographier pour les faire découvrir au monde entier. Cet homme, c’est le célèbre photographe allemand Hans Sylvester. Sa rencontre avec le peuple de Surma donne aussi naissance à l’exposition à l’Abbaye de l’Epau, dans le département de la Sarthe, qui se tiendra du 11 au 20 septembre 2015.
Tout est parti d’une rencontre entre le département de Sarthe et Hans Sylvester, photographe émérite qui a choisi de vivre en France après avoir reçu le prix Eurozero en 2014. Il présentait alors ses photos sur les Surma, que l’on trouve au sud de l’Ethiopie, mais aussi au Kenya et au Soudan. Pour la présentation de son travail, ce vendredi 10 juillet, plusieurs dizaines de Sarthois ont effectué le déplacement pour rencontrer le photographe et voyager avec lui en plein cœur de l’Ethiopie. « La photographie ne saurait se concevoir sans le voyage et la rencontre », selon Hans Sylvester, né en Allemagne en 1938.
C’est lors d’un reportage en 2002 en Ethiopie, berceau de l’humanité, que le photographe a découvert le peuple Surma, une ethnie de l’Omo, où habite une quinzaine de différentes ethnis au sud de l’Ethiopie, au bord de la rivière.
Cette partie du monde est probablement et même sûrement le berceau de l’humanité d’où est partie notre histoire. « Cette fameuse lucy, découverte, il y a 3 000 millions d’années, a été trouvée pas très loin de là. Et, on a trouvé des ossements encore un million d’années plus ancien dans la vallée de l’Omo, donc nos origines ont démarré par là, je ne sais pas si c’est exact, mais en tout cas par là », déclare le photographe au public.
Les Surma sont considérés par le gouvernement éthiopien comme rien d’autres que des « sauvages ». Composé de valeureux guerriers, ils sont tous armés et se trouvent en bordure du Soudan et du Kenya. Pour eux, la frontière n’existe pas. « Quand je suis venu pour la première fois, j’ai découvert des gens qui ont une culture, qui m’a vraiment touchée », confie Hans, fasciné par les peintures de ce peuple. « J’ai trouvé cette peinture corporelle qu’ils font très moderne et contemporaine. Et le fait que ces gens n’ont jamais vu quelque chose de chez nous et qu’ils peuvent apprécier cette peinture m’a fait un choc », soutient-t-il.
Il a effectué 34 voyages dans la vallée de l’Omo à la rencontre de ces hommes, femmes, enfants et vieillards pour réaliser des reportages et compléter sa documentation sur la créativité du peuple Surmo. Grâce à ses œuvres photographiques, la culture des Surma est connue en Ethiopie où ils sont complètement ignorés. « Moi, je suis photographe, c’est à moi de trouver des sujets que j’aime. Ce sont mes photos qui ont fait reconnaître ces gens qui ont quand même une culture », affirme –t-il avec humilité.
Un travail magnifié
Le Conseil départemental de la Sarthe a, quant à lui, affirmé sa fierté d’accueillir, Hans Sylvester, pour rendre hommage à un extraordinaire photographe de renommée d’une qualité exceptionnelle. « On a eu la chance d’accueillir Hans Sylvester parce que nous avons un thème que nous développons sur toute la Sarthe : Le Voyage. Et dans ce cadre là, on essaye d’emmener les Sarthois à voyager tout en étant en Sarthe », affirme Véronique Rivron, Vice-présidente du Conseil départemental de la Sarthe. « On a une Abbaye cistercienne qui est magnifique et on fait cette exposition photo pour permettre de connaître à la fois les talents d’un photographe qui nous a emmené en voyage au sein de ce peuple, qui est le berceau de la civilisation ».
La photo, un médiateur culturel
Pour la Vice-présidente du Conseil départemental, la photo est un médiateur culturel. « La photo est quelque chose que les gens s’approprient facilement et c’est un médiateur culturel plus facile d’accès. Et ça permet aux gens de s’emmener dans un voyage. C’est ce que l’on fait aujourd’hui avec cette exposition, qui a pour objectif de mieux nous faire connaître les différentes parties du monde ».