À Kinshasa, la Belgique veut se faire entendre dans le processus de paix en RDC


Lecture 3 min.
Maxime Prevot, Ministre des Affaires étrangères belge reçu par le Président Félix Tshisekedi à Kinshasa
Maxime Prevot, Ministre des Affaires étrangères belge reçu par le Président Félix Tshisekedi à Kinshasa

En clôture d’une tournée régionale stratégique dans les Grands Lacs, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Belgique, Maxime Prévot, s’est rendu ce lundi 28 avril à Kinshasa. Il y a rencontré la Première ministre Judith Suminwa, puis le président Félix Tshisekedi.

Cette visite de haut niveau confirme la volonté de Bruxelles de s’impliquer davantage dans la résolution de la crise sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo. Entre soutien diplomatique, mise en garde prudente et appel à un dialogue national inclusif, la Belgique entend se positionner comme un acteur de confiance au sein d’un processus fragile.

Une tournée régionale aux ambitions diplomatiques affirmées

Maxime Prévot a bouclé sa tournée dans les Grands Lacs par un passage remarqué à Kinshasa, après des escales en Ouganda et au Burundi. Cette mission diplomatique entamée le 25 avril visait à s’immerger dans les dynamiques régionales complexes qui alimentent la crise dans l’Est de la RDC. Il a réaffirmé la solidarité belge avec les populations affectées. À travers ces visites, Bruxelles souhaite soutenir les mécanismes de médiation existants tout en consolidant ses relations bilatérales.

Avec Tshisekedi, cap sur une solution inclusive et durable

Au cœur de ses échanges avec le président Félix Tshisekedi, Maxime Prévot a insisté sur la nécessité de mesurer concrètement les effets des récentes avancées diplomatiques, notamment celles initiées à Doha et à Washington. Si l’accord de trêve signé avec l’AFC/M23 et la déclaration conjointe entre Kigali et Kinshasa laissent entrevoir un apaisement, le chef de la diplomatie belge a appelé à la vigilance.

Bruxelles mise sur le respect de la souveraineté congolaise

Fervent défenseur d’une diplomatie respectueuse, Maxime Prévot a également rappelé que la Belgique ne cherche pas à “vampiriser” les ressources congolaises, en opposition à d’autres acteurs internationaux à l’approche plus transactionnelle. Il a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur du respect de l’intégrité territoriale de la RDC, de la fin du soutien extérieur aux groupes armés, et de la réforme des FARDC. Un message clair, au moment où Kinshasa tente de reprendre la main sur un territoire miné par l’insécurité chronique.

Un plaidoyer pour les solutions internes et le dialogue national

Au-delà du soutien aux initiatives internationales, la Belgique encourage la prise en compte des dynamiques internes congolaises. Maxime Prévot a plaidé pour que les autorités congolaises prêtent une oreille attentive à l’initiative des évêques, qui proposent une médiation nationale inclusive. Il estime que ce dialogue pourrait devenir un levier essentiel pour la pacification durable, en réunissant autour d’une même table les forces politiques et sociales du pays.

Une coopération belge qui s’ancre sur le terrain

Profitant de sa visite, le ministre belge a également rencontré les partenaires de la coopération belge et les acteurs humanitaires œuvrant sur le terrain. La Belgique entend ainsi suivre de près les projets en cours de financement, tout en adaptant son aide aux réalités locales. À travers cette implication, elle espère contribuer à une stabilisation durable de la région et à la relance d’une économie fondée sur des circuits formels, loin des trafics qui nourrissent les conflits.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News