Julius Malema est le troisième homme des élections législatives, ce mercredi. Ancien membre de l’ANC, le parti au pouvoir, il a créé son propre parti en 2012 et dénonce aujourd’hui avec acharnement les rapaces du système économique avec qui il était pourtant très proche il y a quelques années de cela.
Julius Malema se fait renvoyer du Congrès national africain (ANC) en 2012, date à laquelle il créé son parti des Combattants de la libération économique (EFF pour Economic Freedom Fighters). Il était avant très proche de l’actuel Président, Jacob Zuma, qui l’avait nommé dirigeant de la jeunesse de l’ANC. Il dénonce aujourd’hui la corruption de ces dirigeants et appelle à une redistribution plus équitable des terres. Il est crédité dans les sondage de 4 à 5% des voix.
Chantre de la « seconde libération »
Facilement reconnaissable à son béret rouge, son discours anticapitaliste et anti-impérialiste touche une partie de plus en plus importante de la population. En 2012, il inaugure son parti EFF à la mine de Marikana, là même où en 2012, 34 mineurs sont massacrés par la police lors d’une grève. Il tente d’attirer vers lui tous les déçus de l’ANC. Ses discours, articulés sur une redistribution des terres en majeure partie accaparées par les grands fermiers blancs, sans compensation, ainsi que sur la nationalisation des banques et des mines, connaissent un certain succès. L’Afrique du Sud fait face à la plus longue grève de mineurs jamais organisée dans le secteur du platine.
Les dirigeants corrompus qu’il dénonce, Julius Malema les connaît bien. Son discours radical ne plaît pas aux dirigeants de l’ANC et le voilà aux prises avec un redressement fiscal de plus d’un million d’euros en 2012. Il est accusé de truquage de marchés publics et de fraudes fiscales. « C’est de la persécution politique », tonne le « commandant en chef » de l’EFF.
Il promet aux Sud-africains la « seconde libération »: un accès plus équitable aux ressources économiques, dans un pays où les Blancs gagnent en moyenne six fois plus que les Noirs. En face, l’opposition de l’Alliance Démocratique (AD), parti libéral, est souvent taxée de « parti de Blancs » et de la classe moyenne. Ces élections législatives seront l’occasion de jauger la résonance du discours anticapitaliste de cet ancien membre du pouvoir qu’il attaque aujourd’hui.