Dans « A Casablanca les anges ne volent pas », de Mohamed Asli, trois hommes voient leurs rêves… ne pas se réaliser. Cette chronique humaine et cruelle du Maroc d’aujourd’hui était présentée le 17 mai dernier à La Semaine de la Critique à Cannes.
Valérie Ganne, correspondance particulière
Saïd travaille jour et nuit dans un restaurant à Casablanca, et même lorsque sa femme accouche de leur second enfant, son patron ne le laisse pas repartir dans son village de montagne. Ismail, serveur dans ce restaurant, court toute la journée entre les tables ou dans les rues apporter des cafés. Mais le voici littéralement envoûté par une paire de chaussures qui lui coûtent plusieurs mois de salaire. Ottman, enfin, a quant à lui une seule richesse : son cheval, resté au village et à qui il envoie du pain quand cela est possible.
Premiers pas prometteurs pour Mohamed Asli
Le destin sera cruel pour chacun, malgré la simplicité de leurs désirs « A Casablanca les anges ne volent pas est un film qui conte la difficulté énorme de vivre au Maroc où même les rêves les plus simples deviennent difficiles à réaliser », résume le réalisateur, lucide. Longtemps producteur exécutif dans son pays, il fait des premiers pas prometteurs derrière la caméra à près de 50 ans.
Les acteurs, presque tous débutants (hormis Abdessemad Miftah El Kheir qui joue Ismail avec un mélange magnifique de légèreté et gravité) donnent à ce film toute sa portée. D’autant que nombres de scènes sont tournées dans les rues de Casa, caméra à l’épaule. Mohamed Asli vient également de participer activement à la mise en place d’une école de cinéma au Maroc, avec l’aide de financements italiens. Un homme à suivre assurément.