La dette de 33 pays africains sera allégée de 8,5 milliards de dollars US, a-t-on appris ce lundi à Ouagadougou. Cet allègement de dette financé par le Fonds africain de développement (FAD) rentre, selon un communiqué de la banque africaine de développement (BAD), dans le cadre de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (IADM).
Proposée par le G8 au sommet de Gleaneagles en Ecosse le 8 juillet 2005, l’IADM qui a été approuvée par le conseil des gouverneurs de la BAD, est une initiative visant à annuler 100 pour cent des sommes dues à trois institutions multilatérales de financement.
Il s’agit du Fonds africain de développement (FAD), l’Association internationale de développement (AID) de la Banque Mondiale, et le Fonds monétaire international (FMI), par les pays qui avaient atteint ou qui pourraient atteindre le point d’achèvement de l’Initiative PPTE (pays pauvres très endettés).
L’IADM devrait donner aux pays bénéficiaires l’occasion de réduire substantiellement le paiement du service global de leur dette. Elle les aidera également à assurer des flux de ressources additionnelles pour leur permettre d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (ODM).
Objectif, généré des ressources additionnels
La mise en oeuvre de l’IADM, explique les experts, ramènera la moyenne de la valeur actualisée nette de la dette extérieure par rapport aux exportations pour les 18 PPTE ayant atteint le point d’achèvement, y compris les 14 pays membres régionaux, de 140 pour cent à moins de 60 pour cent.
La BAD attache une grande importance à l’effort fourni pour générer des ressources additionnelles au profit de ses pays membres régionaux pour la réalisation des ODM.
Dans le but de préserver les capacités de financement du FAD, le Groupe de la BAD est parvenu à un accord avec les donateurs sur un mécanisme de financement de compensation, par lequel les donateurs ont pris l’engagement de fournir la totalité du financement de l’IADM.
La contribution des donateurs, de 2,4 milliards de dollars US au FAD, mesurée en termes réels, servira de base pour évaluer le financement additionnel nécessaire pour l’initiative à terme.
La BAD, note-t-on, continuera à aider ses pays membres régionaux à faire de rapides progrès en direction des OMD, en insistant sur la promotion de la croissance économique, des politiques saines, la gouvernance et l’utilisation efficace des ressources.
Sur les 33 pays bénéficiaires, 14 pays ont atteint le point
d’achèvement à savoir Bénin, Burkina Faso, Ethiopie, Ghana,
Madagascar, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, Ouganda, et Zambie.
Au total, 10 autres pays bénéficieront de l’IADM : Burundi, Cameroun, Tchad, République Démocratique du Congo (RDC), Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Malawi, Sao Tome & Principe, et Sierra Leone.
8 pays figurent également sur la liste des IADM, à savoir la République Centrafricaine, les Comores, la Côte d’Ivoire, la République du Congo, le Togo, la Somalie, le Libéria et le Soudan.
L’Erythrée, rappelle-t-on, bénéficie d’une clause permettant l’annulation de sa dette après un certain temps.