L’Europe a décidé ce matin, de débloquer une enveloppe de 5,350 milliards d’euros pour participer au développement des partenaires méditerranéens d’Afrique et du Moyen Orient.
A Marseille, l’Union européenne vient de tomber d’accord sur le montant d’une aide de 5, 350 milliards d’euros aux pays de la rive Sud membres du processus de Barcelone qui a été initié il y a cinq ans dans la capitale catalane, a-t-on appris de source diplomatique française. Ces pays sont l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte, l’Autorité palestinienne, la Jordanie, le Liban, la Syrie, Malte, Chypre, la Turquie et Israël.
Cette aide intervient dans le cadre du programme MEDA lancé également à Barcelone afin de soutenir les programmes de transitions économiques ( développement du secteur privé, ajustements structurels). Il vise également à améliorer les équilibres socio-économiques dans les domaines de l’éducation, la santé ou le développement rural.
On coupe la poire en deux
La première phase de ce programme, dit MEDA I, avait engagé 3, 4 milliards d’euros sur la période courant de 1995 à 2000. Avec presque 2 milliards d’euros supplémentaires, MEDA II qui prendra fin en 2006, constitue selon les mêmes sources « une avancée des plus significatives dans un climat mauvais, lié à la crise au Proche Orient, et dans un contexte où le retour de la Serbie dans le giron des nations démocratiques appelle l’Union a fournir un effort considérable dans les Balkans ».
La France aurait eu toutes les peines du monde à convaincre ses partenaires d’accepter que la cagnotte dépasse le taux des 5 milliards, nombre de pays européens considérant les Balkans comme une zone prioritaire. Les ministres des Affaires étrangères se seraient tout d’abord acheminés vers un scénario du type « on coupe la poire en deux », attribuant 5 milliards d’euros aux pays de la péninsule et 5 autres milliards aux nations partenaires de la rive Sud. C’est sur pression française, demandant 500 millions d’Euros en sus pour les nations méditerranéennes, que l’entente a été trouvée.
Journalistes et observateurs ont toutefois fait valoir que sur les 3, 4 milliards d’euros du programme précédent, seulement 26 % ont été effectivement débloqués. « Des disfonctionnements naturels liés à la complexité du processus de partenariat euro-méditerranéen, qu’il nous faut absolument améliorer », a-t-on expliqué (non sans une certaine pudeur toute diplomatique) de source française.